La Roumanie par Véro (semaines 11, 12, 13, 14 et 15 du voyage)

Roumanie
29 Nov

La Roumanie par Véro (semaines 11, 12, 13, 14 et 15 du voyage)

La Roumanie par Véro

J’ai écrit cet article alors qu’on était sur le point de quitter la Roumanie. Cela faisait un mois qu’on la traversait, qu’on la respirait, qu’on la contemplait et qu’elle nous décoiffait, nous décourageait, nous surprenait et nous déroutait. Elle s’est avérée sacrément initiatique dans notre parcours de voyageur. !

Assieds-toi lecteur courageux, tu pars pour un roman, le Danube en Roumanie, c’est 1075 km !

Roumanie slow and curious famille bouhier pillot

Premiers tours de roue en Roumanie

On est entré en Roumanie par le grand barrage Djerdap 1 le mardi 10 octobre. Poste frontière un peu délabré, même pas de panneau de bienvenue pour notre photo rituelle !

En plus, ça débouche sur une espèce de double-voie fréquentée par des semi-remorques menaçant. J’engage Slowpy en serrant les fesses, l’impression de demander à un escargot de participer à une course de lévrier ! Heureusement, la course est brève, on quitte vite ce gros axe en direction de Baïle Herculanum, une petite station thermale où je rêve de me baigner dans des sources chaudes. On y arrive à la nuit. Il fait un froid de canard et mes premières recherches de sources chaudes sont infructueuses. On est entourés d’immenses hôtels à dix étages sortis de terre dans l’euphorie des années 70, sensation de ville fantôme. On fait quelques kilomètres de plus pour se garer devant la Maison du Parc Naturel de Domogled. Je m’endors en me disant que les gens du coin n’ont pas dû attendre la vie et la mort du thermalisme pour jouir des sources. On va trouver, non mais !

A la recherche des sources chaudes

Le lendemain matin, on visite la Maison du Parc. On découvre que dans les montagnes environnantes vivent encore des familles autochtones quasi-autarciques, qu’il y a des belles randonnées à faire et que la vipère cornue s’épanouit ici (glups) Mais rien sur les sources et personne n’est là pour nous renseigner. Bon, rando c’est chouette aussi ! Direction un sentier qui mène à une cascade. Mais stop trois kilomètres plus loin ! Ralentissement sur la route, il y a plein de voitures mal garées, des gens déambulent dans des accoutrements bizarres : peignoir de bain noué sur les vêtements, robe de chambre sur maillot de bain, doudoune sur serviette… Yallah, c’est une source !!

On saute dans nos maillots et nous voilà plongés dans une eau à 50 degrés. « Dix minutes suffiront » nous font comprendre les habitués. C’est un bassin aménagé au bord de la rivière, on y entre gratuitement, il y a un vestiaire mixte assez sommaire. L’eau du bassin est changée trois fois par jour. Une adorable mamie Belge Flamande m’explique que l’eau est très efficace pour les douleurs articulaires. On ressort moulus mais on fait quand même la randonnée envisagée : deux bonnes heures de crapahutage dans une forêt pour arriver à une cascade … sèche…

Je fais l’andouille sous la cascade invisible et distribue le chocolat histoire de motiver mes troupes (c’est géniaaaaaal les randos de maman, non ??) Et puis c’était beau et on a rencontré deux autochtones en train de réparer une clôture.

La beauté des montagnes en automne

Après une nuit bien froide, on démarre une deuxième rando direction Imlet, un de ces fameux hameaux isolés dans la montagne. Le chemin est jalonné de prières, on grimpe sur des échelles, les couleurs d’automne sont éclatantes, le ciel est bleu…

Et je tape le sol avec mon bâton à chaque pas pour faire fuir les vipères cornues. Je pétoche de me retrouver nez à nez avec ce spécimen !!! Je vous rappelle que sur nos huit pieds, c’est toujours dans mes pieds que les reptiles se décident à traverser, j’y pense même la nuit et je suis à deux doigts de demander un peu de reiki à distance…

En haut, on atteint un magnifique panorama puis un petit cimetière et son église et enfin le fameux hameau !

On rencontre une adorable petite mamie toute ridée qui offre des poires au garçon. Chez elle, il y a des cochons, des poules, un potager, une source. Manifestement, elle a tout ce qu’il faut pour subvenir à ses besoins.

On a du mal à redescendre, le temps est comme suspendu là-haut. C’est d’une beauté émouvante. Notre deuxième bain à la source nous réconforte. Cinq étoiles pour le forfait rando/bain !

Mc Gyver is back !

Enfin pour Manu, avant le réconfort, il y a opération Mac Gyver : il s’est rendu compte que le porte-vélo s’est cassé (comme si on avait pris trop de nids de poules, de dos d’ânes et de vibrations ces derniers temps…) Lui qui pestait contre les déchets balancés dans la nature, il revient victorieux du fossé avec un bout de chaise en ferraille qui va nous sauver ! A coup de marteau, de colliers de fixation, de sangle et de scotch armé, il nous refait un porte-vélo tout neuf !

Rencontre en Roumaine 1

Le lendemain, au moment de partir, une espèce de baba-cool vient toquer à notre fenêtre. C’est Alice. Elle vit au pays des merveilles… non ! mais presque : dans les montagnes avec son chéri et leurs deux filles. Elle est Roumaine et lui Norvégien. Ils sont en galère pour acheter le billet d’avion dont il a besoin pour rentrer travailler quelques temps en Norvège. Leur unique carte bancaire ne permet pas de faire la transaction en ligne. Après avoir discuté un moment avec eux, je me dis qu’on peut bien faire la transaction pour eux et qu’ils nous rendent l’argent en cash. On finit par y arriver. Il y a eu ce moment inconfortable où on s’est demandé s’il y avait embrouille sous roche mais je suis contente d’avoir suivi mon feeling et de leur avoir fait confiance ! Comme on a encore plein de choses à se raconter, on va au marché ensemble et puis on fait taxi pour les emmener à un autre marché et comme ils sont à la bourre pour prendre le bus qui les ramène au début du sentier à partir duquel ils ont encore deux heures de marche pour atteindre leur hameau dans la montagne, on refait taxi ! C’était joyeux de se retrouver à huit dans Slowpy !

Retour au majestueux Danube

On reprend le cours du Danube : Orsova, Drobeta, bivouac à Hinova où un pécheur nous donnera de la polenta et des asticots.

L’étape marquante suivante de notre passage en Roumanie est à Ostrovu Mare, une petite île sur le Danube. On se gare près d’une bergerie dans un paysage de lande dépaysant. Sans les déchets, on pourrait se croire en Irlande. Je bredouille quelques mots en roumano-espagnol avec le berger.

Il est tout content de nous montrer chèvres et cochons. Noé ramasse deux cornes pour sa collection de trésors. Au loin, on entend de la musique. Il nous dit qu’il y a une fiesta au village. On y file, tout contents de cette opportunité. On trouve l’endroit d’où vient la musique. On a un peu l’impression de se poser comme une soucoupe volante. Les gens regroupés là nous regardent.

Rencontre en Roumanie 2

On sort timidement. Heureusement, assez rapidement, un jeune vient nous parler en anglais. Il s’appelle Robert et nous explique que c’est la fête patronale. Sa mère m’initie à la danse folklorique. Il y a les danses pour les femmes et les danses pour les hommes, chacun son tour. Ce sont des danses où on se retrouve en ligne main dans la main à répéter les trois ou quatre même pas pendant dix minutes. Ce qui me plait c’est d’être entrainée là ! Les voisins de Robert et Iliana viennent aussi à notre rencontre. Une femme va chez elle et revient avec du fromage de chèvre pour nous. Iliana fait aussi un aller-retour pour nous offrir un pot de confiture, un pot de sauce tomate et deux énormes poissons congelés ! On partage une bouteille, on leur fait visiter Slowpy. Ils nous expriment leur joie de nous voir là, qu’on visite la Roumanie, comme ça on pourra dire que les Roumains n’ont rien à voir avec les Roms. Le rejet des Roms est massif en Roumanie. A chaque rencontre, c’est le même discours. Pendant ce temps-là, les garçons ont sympathisé avec une bande d’enfants et sont partis jouer.

L’un d’eux assure les traductions avec son smartphone, géniale génération ! Il se fait tard mais on est bien ensemble. Comme je ne vois pas comment on va pouvoir préparer les poissons dans Slowpy, je tente ma chance et je demande à Robert si ça leur dirait qu’on se revoit le lendemain pour les préparer ensemble chez eux. Ils acceptent, on a rendez-vous ! On se fait tout beau et tout propre pour ce dimanche en famille. On est un peu surpris quand on arrive. Iliana nous propose de nous asseoir à table.

Visiblement, tout est déjà prêt et s’ils grignotent avec nous, c’est évident qu’ils nous accueillent royalement : poisson frit, sauce à l’ail, mamaliga (polenta), sauce aux oeufs de carpe, salade de tomates, pain, pastèque. On reste longtemps assis là à discuter. Le papa de Robert est pêcheur. Lui est étudiant à Timisoara pour être prothésiste. Ils vivent avec 400 euros par mois. Il veut s’exiler, se sent sans avenir décent ici.

La maison est simple. L’eau courante est dehors. Le jardin, les poules et la pêche les nourrissent. Son papa aide Manu à installer une nouvelle serrure sur la porte de Slowpy. Je fais le plein d’eau avec Iliana. C’est le moment de se quitter. Avec Iliana, on se serre dans les bras. Même sans pouvoir tout se dire, on se donne beaucoup.

On finit la journée face à un coucher de soleil flamboyant. Spot idéal pour étrenner notre marmite de sorcier. Mes hommes font le feu et préparent notre première soupe au feu. Succulent !

La plaine danubienne de la Roumanie

S’ensuit une petite semaine assez déstabilisante. Avouons-le, les jours se suivent et se ressemblent au fil du Danube sans voir quoi que ce soit d’exceptionnel. Plus les ordures partout, les chiens qui aboient la moitié de la nuit où qu’on soit. Un jour ça va, deux jours acceptons mais trois, quatre… Je sature la première je crois. Partout ailleurs en Roumanie ça a l’air mieux ! Je m’ennuie. J’aime les charrettes, les montagnes de choux, tous les coucous sur la route avec les villageois, les vendeurs de pommes et de coings au bord de la route, les jolies maisons, le soleil doux, nos bivouacs avec feu de camp… mais je doute et je m’essouffle.

J’ai l’impression qu’on a encore mille kilomètres de cette Roumanie avant la mer Noire. Et je lis qu’elle est horriblement polluée. Mais quelle idée on a eu ??? Ca stresse Manu qui lui, en ingénieur, progresse méthodiquement, prenant le vent comme il vient sans se poser de question, ancré au projet de suivre le Danube de la source au delta. Je me dis que je devrais m’inspirer des enfants qui eux sont les princes du moment présent. Je vide mon sac dans l’oreille de l’amoureux. Le retour est plus musclé que quand je fais de la coécoute en France mais a le mérite de me secouer. Je me ressource en prenant du temps seule pour lire et écouter des méditations. J’ai les larmes aux yeux en pensant à mes soeuramies qui pour la première fois du voyage me manquent terriblement…

Escapade Bulgare

Je reprends un peu espoir en organisant une virée dans une ville Bulgare frontalière, Roussé. Le récit des Plem’s Mobiles, des français voyageurs au long cours, m’a donné envie de traverser le Danube. Sauf qu’à la frontière on écope d’une amende de 70€. Apparemment on était censés avoir acheté une vignette à notre entrée en Roumanie mais là où on est entrés, on n’a pas vu d’info. Mes grandes résolutions de rester confiante et positive sont déjà testées !! On découvrira plus tard que cette vignette n’est pas systématiquement contrôlée, d’autres voyageurs sont passés par un autre poste frontière sans souci…

Bon, on se ressource dans un petit monastère troglodyte et on finit la journée dans un restaurant bulgare après avoir visité la ville. Ça parait plus propre que la Roumanie. Le lendemain, retour en Roumanie. Par chance, on découvre le marché de Giurgiu.

Je trouve le foulard dont j’avais envie. Les fruits et légumes sont beaux. Il y a du monde. Ça fait du bien de découvrir ce visage chatoyant de la Roumanie.

Rencontre en Roumanie 3

C’est dans cet état mitigé qu’on débarque chez Alain, un Français qui vit depuis trente ans en Roumanie et nous offre l’hospitalité. Il vit dans un immense manoir qu’il veut retaper pour y développer une activité de tourisme et de location. On consacre la journée du samedi à une opération ménage en grand : lessives, aération, petites réparations…

Alain nous fait profiter de ses talents de cuisinier. Son hachis parmentier à l’oie avec la petite salade aux girolles, huuuum ! Dans tout ce qu’il nous dit, j’entends qu’il n’aime pas Bucarest, que c’est une ville atroce et que le delta à cette saison, ce n’est pas terrible. Youpi, c’est la suite de notre voyage. Tout va bien… C’est épatant de voir comme la vie t’offre toujours les occasions de mettre à l’épreuve tes résolutions !

Le parc « naturel » de Comana

Sur la route de Bucarest (oui oui, on garde le cap !), on fait un crochet par le Parc Naturel de Comana. Sur le coup, on fait demi-tour illico à la vue d’un parking saturé de grosses voitures conduites par des gens sur les nerfs. Ca bouchonne, ça klaxonne et ça s’entête. Tout Bucarest semble s’être donné rendez-vous ici pour le pique-nique du dimanche. On s’enfuit en espérant trouver un accès plus zen par un autre côté. On se gare à l’autre bout du village, ça va déjà mieux.

On visite le monastère, havre de paix dans ce monde de brutes puis on marche en direction d’une source de musique tzigane. On atterrit quinze minutes plus tard à la fête du club de foot. Les décibels sont dissuasifs, retour au monde de brutes… Bon, on prend notre courage à deux mains pour tenter vaille que vaille de visiter ce parc en vélo. On sort vivant de la traversée du parking des fous et on pédale sur une piste forestière.

Pour voir quoi au final ? Une fontaine, un observatoire à moitié en ruine, des roseaux, un shooting photos de jeunes mariés dans les bois, oh des crasses, un parcours aventure et encore de la musique à fond… J’ai du mal à comprendre les objectifs de ce Parc pas Naturel…

Bucarest, nous voilà !

Allez zou, direction Bucarest. On s’y pose comme des fleurs en bordure du parc Tineretului grâce à notre roi du GPS. On a le temps de s’y balader deux bonnes heures : objectif skate-park et cimetière Bellu. Le parc est immense, il y a de nombreuses poubelles et aucune ordure à coté, peut-être à cause de l’étonnante présence de plusieurs vigiles.

Au cimetière, un immense carré accueille les morts de la Révolution de 1989, moment intense où toutes ces vies se sont arrêtées autour de Noël 1989. Dans le reste du cimetière, il y a d’étonnantes sépultures dont vous ne verrez pas les photos. Un très gentil gardien nous a en effet expliqué que les photos sont interdites, que c’est écrit à l’entrée et qu’on risque une amende à la sortie si on continue. On trouve ça bizarre mais nous obtempérons, refroidis par l’expérience encore toute fraîche de l’amende pour la vignette. Sauf que dix minutes plus tard, on croise le même gardien en train de guider un groupe de touristes qui photographient tout ce qui leur chante… Ça sent l’embrouille à plein nez. Je retiens Manu de faire un esclandre. Résultat des courses, on se prend la tête pendant deux heures. Pour lui, la règle c’est la règle et qu’on lui mente le fait sortir de ses gonds, c’est son « petit » côté austro-hongrois. J’envisage les choses de façon plus latine avec un œil amusé sur toutes les arnaques planétaires et je repense à l’Inde en me disant que c’est de bonne guerre. Bref, on voit les choses de façon très différentes et parfois, ça fait des étincelles.

Oh il pleut !

Il pleut et tempête ensuite pendant 36 heures (la météo hein, pas Manu…) Le mercure s’effondre. On reste sous la couette à regarder des films. Quand Noé termine un tome de Harry Potter, on regarde le film correspondant. Joseph a dévoré les sept tomes en moins de deux mois et Noé s’accroche sans se décourager. On est aussi fiers qu’heureux de les voir jouir du plaisir de lire ! On change de bivouac pour se rapprocher du dentiste où Noé a rendez-vous et on atterrit sur un parking miteux entre une voie ferrée et un dépôt de bus.

Positivons, ce tour en Slowpy nous a permis de visiter une bonne partie de Bucarest dont le démentiel Parlement. Les dents de Noé vont bien, juste une réparation de carie qui avait sauté.

Retrouvaille en Roumaine !

Le lendemain, on débarque chez Céline, une copine de lycée de Manu. C’est une famille d’expatriés et on découvre leur univers : maison surdimensionnée, école francophone, homme d’entretien et femme de ménage, cours de roumain…

On ne voit pas la soirée passer. Céline est pleine d’humour et ses trois filles super cool (les garçons confirment). La petite dernière est d’un tempérament hautement compatible avec Noé, la même en fille !

Bucarest, entre modernité, post-communisme et tradition

Le jeudi, on va explorer le musée du village roumain. Des maisons traditionnelles et des églises en bois de toute la Roumanie y ont été transplantées.

C’est un condensé qui tombe à pic pour nous qui n’avons vu que le Sud frontalier. En plus, il y a un marché d’artisans qui régale nos yeux.

Sur le chemin, on rencontre un écureuil qui vient jusqu’à nos mains ! Le soir, on s’installe sur le premier parking payant de notre voyage, en plein centre ancien. Manu a rendez-vous. A côté de nous, il y a un camping-car français, le Cargot Voyageur ! Avec les garçons, on va toquer à leur fenêtre. On rencontre Camille, Mickaël et leur adorable Gaëlle, des Aixois en vadrouille pour un an aussi. Elle est infirmière et lui cuisinier. Ils ont eu envie de voyager avant de s’installer.

Le lendemain matin, les hommes font connaissance aussi en parlant électricité, batterie et chauffage pendant que Camille me coupe les cheveux. Les jours précédents, je me disais que ça serait chouette de rencontrer des voyageurs et aussi que ça serait une chance de trouver quelqu’un qui me coupe les cheveux. J’ai été entendue, merci l’Univers 😉

Le vendredi, c’est baptême de métro pour Noé. Il est épaté de voir qu’on peut se déplacer sous terre comme des taupes. On aurait dû y aller plus tôt, il y fait super chaud ! Direction l’immense marché Obor.

On achète deux cuillères en bois dont une XXL pour la cuisine à la marmite, du cascaval afumat (fromage à pâte molle fumé), du filet mignon fumé, des pickles, des fraises et un gros kurtoskalak (gâteau cuit sur un rouleau de bois).

Manu est interpelé par deux vendeuses. Elles réclament une photo et son Facebook. Il a deux nouvelles copines ! On passe à la librairie Kyralina, frétillement du cerveau heureux de dévorer les couvertures des livres tous plus attrayants les uns que les autres.

On refait un petit stock pour Joseph. C’est peut-être pour lui que la liseuse va finir par faire son entrée dans notre vie ! On termine la journée en visitant la vieille ville sous un rayon de soleil, miracle.

Samedi matin, retour de la pluie. On ne sort de sous la couette que pour aller au Caru cu Bere, un restaurant que nous ont recommandé nos voisins de parking.

Effectivement, c’est succulent : sarmalés de feuille de vigne et mititei (viande hachée en rouleau grillée), huuuuum ! Et puis on retourne chez Céline rencontrer son mari qui était en déplacement à notre premier passage. Joseph et Noé sont hyper contents de retrouver leurs copines !

En route pour le Delta !

Le dimanche, on reprend la route après que j’ai coupé les cheveux de Manu. Nous voilà tous les deux rafraîchis rajeunis, ça fait du bien ! J’adore ressentir la joie et l’excitation de chaque nouveau départ : on the road again pour l’aventure ! Pour la première fois, sentant l’hiver arriver, on prend un bout d’autoroute pour rejoindre le Danube rapidement. Bon, c’est une autoroute à la roumaine…  comme nous l’a écrit Claude, ça fait « tatoum tatoum » d’une plaque de béton à l’autre…

On prend ensuite un bac sur le Danube pour rejoindre une route remarquable en direction du Delta. C’est l’occasion d’inviter à bord Lance, un Américain qui fait le même trajet que nous mais à vélo. Le café chaud a l’air de lui plaire !

Les jours suivants nous ravissent. On avait tellement peur de retomber sur des routes monotones comme avant Bucarest que chaque virage est ponctué de « Oh » « Ah » « C’est beau » Nos pépites : des églises orthodoxes magnifiquement peintes, les sources pour faire le plein d’eau, les troupeaux de mouton et leurs bergers, les bivouacs parfaits, les balades dans des paysages de western.

Ce dernier point laisse perplexe d’ailleurs : on a roulé avec en ligne de mire des petites montagnes très belles mais une fois au sommet, on a découvert sur les autres versants d’horribles carrières. A ce rythme-là, nos enfants n’auront pas de montagne à montrer à leurs propres enfants !

Le Delta, enfin… Déjà…

Tulcea, porte du delta, nous y voilà enfin ! On galère toute la journée pour organiser un trip en bateau.

Le Danube se divise ici en trois bras principaux : celui qui borde l’Ukraine au Nord, le bras médian qui va à Sulina et le bras Sud jusqu’à Saint Georges. J’étais attirée par ce dernier dit plus sauvage mais impossible de trouver qui que ce soit pour nous emmener. Il fait froid et venté, la saison est plus que passée. On se rabat sur le bras principal. Après avoir laissé Slowpy sur un parking qui a l’air sûr au pied d’un hôtel, on embarque sur un gros bateau.

Trois heures plus tard, on pose le pied à Sulina, à la tombée de la nuit. On est accueilli par Cristi, un contact qui nous a trouvé une pension et la barque pour visiter le delta.

Le vendredi, on part à pied rejoindre la mer Noire tant attendue : quand nos pieds goûtent au sable fin de la plage, on a du mal à croire qu’on y est !

On savoure ce moment précieux chacun à notre façon : contemplation, méditation, marche, jeux, land art, photo. Comme c’est apaisant d’être là ! Je me demande comment on pourra vivre sans la mer à notre retour. Elle va nous accompagner pendant les neuf mois à venir.

On passe une deuxième nuit à Sulina. La pension est parfaite pour nous : deux chambres (oui oui, le graal : deux chambres : papa/maman d’un côté, Joseph et Noé de l’autre, yahoo, zou, bim…) propres et chauffées, le grand luxe ! Et puis notre argent profite directement à la famille qui tient le lieu. On est contents de ne pas être dans un piège à touristes.

Samedi matin, on embarque pour un tour dans les canaux. Il fait un froid polaire mais on voit quand même quelques oiseaux dont un martin pêcheur.

J’aime l’ambiance, être au milieu de l’eau, tous dans le même bateau. On débarque congelés. Même la soupe à l’esturgeon avalée avec le manteau bien fermé aura eu du mal à faire remonter la température. On rentre à Tulcea dans un petit bateau rapide, chauffé et confortable, la classe à Dallas ! Slowpy nous attend fidèlement, en parfait état, ouf !

La côte roumaine

Nous avons ensuite suivi la côte de la mer Noire jusqu’à la frontière bulgare, un peu pressés de filer au Sud en espérant y trouver le soleil et la chaleur ! On a eu quand même quelques jours de beau temps mais pas de quoi faire trempette. A Babadag, nous sommes plongés dans un autre univers : la population est en majorité turcophone, l’architecture ressemble à la maison qu’avaient faite construire nos voisins turcs quand on habitait Clermont.

On s’arrête à la mosquée et l’imam nous y accueille chaleureusement, même s’il ne parle ni anglais, ni français, il met de l’enthousiasme à nous raconter comment se passe le culte musulman, l’histoire de la mosquée et du mausolée du pacha fondateur. Ensuite, halte oblige à Constanta.

On nous avait prévenus que c’était l’usine à touristes, qu’il n’y avait rien à voir, que tout n’était que béton… Bon c’est vrai en arrivant, il y a la première couche de complexes touristiques aussi divers que dépourvus d’unité architecturale (période post communiste), puis la deuxième couche de complexes touristiques bétonnés tous identiques, sans beauté et du même style que les habitats collectifs (période communiste) et enfin on atteint la vieille ville qui vaut vraiment le détour. La ville a encore des bâtiments art nouveau comme le casino. Bien sûr, beaucoup ont sérieusement besoin de rénovation mais il y a un vrai patrimoine architectural. Après Constanta, on passe par les stations balnéaires créées sous le régime communiste et encore exploitées : Olympe, Saturne, Vénus, …

Nous ferons une dernière pause en Roumanie à Mangalia où nous nous offrirons un restaurant d’au revoir à la Roumanie pour goûter quelques spécialités marines comme le coquillage rapana.

Fin de la Roumanie

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