Catégorie : Slovaquie

5 Oct

semaine 7 de notre périple d’un an en famille à travers l’Europe : de Bratislava à la Hongrie (par Véro).

Semaine 7 : De Bratislava à la Hongrie

Semaine 7 de notre voyage d’un an en famille à travers l’Europe. On continue à suivre le Danube, on finit notre visite de Bratislava, on suit le Danube en Slovaquie et on franchit notre 4ème frontière pour rejoindre la Hongrie.

 

Lundi 11 septembre : Bratislava ( Slovaquie )

On reprend le tram direction un grand marché de la ville. Une femme nous fait goûter des gros cornichons. Elle vend aussi de la choucroute en tonneau.

Bratislava

On goûte des petits gâteaux alléchants. Le marché est fait de petites cabanes de tôle. On y trouve aussi beaucoup de made in china. Ensuite, mission café internet. Manu a besoin d’imprimer un document pour la banque. On profite du restaurant végétarien qui est à côté. Les prix sont doux pour nous. On peut manger et boire pour 20€ à quatre. On découvre ensuite l’artisanat slovaque à la coopérative Ulu’v. Les motifs des tissus sont très beaux.

Uluv coop

Puis on reprend la route. On va rester le long du Danube, complètement au Sud de la Slovaquie, pour rejoindre Budapest en Hongrie. Le fleuve fait la frontière entre les deux pays. La Slovaquie des montagnes, les Tatras, au Nord, me fait rêver mais ça n’est pas pour cette fois-ci. Sans regret, avec Slowpy, ça ne risque pas !

Les 50 kilomètres après Bratislava sont déprimants. Des kilomètres d’industries, de plaine et de barres d’immeubles. En plus, il fait gris, ça en rajoute à l’impression de désolation. Heureusement, le roi du GPS est parmi nous et nous conduit à un très chouette bivouac au bord de l’eau, à l’abri du vent (détail qui a toute son importance parce que ça souffle fort !).

Les hommes partent à la pêche pendant que je bouquine en savourant le silence.

 

Mardi 12 septembre : Gabčikovo ( Slovaquie )

Il fait gris et venteux ce matin. Je laisse Manu ronronner sous la couette. Les enfants lisent au chaud dans leurs duvets. Je sors marcher seule. Puis Noé prépare le petit déjeuner, Manu émerge. Le soleil se montre. Il en profite pour peindre sur Slowpy. C’est bon de prendre notre temps.

Hier soir, pour arriver à notre bivouac, on a traversé un immense barrage, le barrage de Gabcikovo. J’en avais tellement marre de la route qu’on n’a pas pris la peine de s’y arrêter. On y retourne vers midi. De belles vagues se forment en amont, il y a un vent terrible.

 

On a la chance d’arriver pile à l’heure où l’écluse est prête à laisser passer les bateaux. Ce barrage est le plus grand d’Europe centrale. On apprendra après qu’il est un motif de discorde avec la Hongrie voisine car la Hongrie n’a jamais fait sa part de l’ouvrage, préférant finalement laisser le Danube sauvage de son côté.

On part ensuite se balader à pied entre les différents bras du Danube, prés de Bodíky. Mon opérateur de téléphone ne sait plus où donner de la tête, je passe de la Slovaquie à la Hongrie selon les bras qu’on traverse. Traversées parfois originales : à deux reprises on enlève les chaussures pour traverser à gué dans l’eau glacée !

On pique-nique sous les arbres entre deux gouttes de pluie. Sur la fin de la balade, on découvre un quartier de maison cabanes toutes plus belles les unes que les autres. Elles sont souvent sur pilotis. Pour nous c’est étrange qu’il subsiste des habitations là vu l’apparente fréquence des crues.

On arrive à Slowpy juste à temps avant une belle averse. On choisit de retourner au même bivouac et on savoure d’être au chaud, avec une tisane, des cookies et le dernier Sissi. La série aura passionné les enfants ! On se croirait un dimanche d’hiver à la maison !

Mercredi 13 septembre : Gačikovo – Komarno ( Slovaquie )

Le soleil est de retour ce matin ! Je me dis que c’est une belle occasion pour se laver sans trop se glacer. Je prends mon courage à deux mains pour aller à la rivière. L’immersion me coupe le souffle mais je réussis à me briquer de haut en bas, ça fait du bien ! Les hommes prennent l’option moins barbare de la douche solaire très tiède. Ensuite je me lance dans un grand ménage de printemps de Slowpy : je sors toutes les couettes, couvertures et duvets, j’aère à fond, balayage et rangement ! Pendant ce temps-là, Manu fait la classe en plein air et repeint encore Slowpy avec les enfants.

En début d’après-midi, on reprend la route direction Komarno. On traverse plein de petits villages. Je m’arrête pour aller à la Poste puis dans une Coop, les épiceries de village. Je ne comprends aucun mot, le slovaque est vraiment hermétique pour nous !

On arrive enfin à Komarno. La ville n’a rien d’exceptionnel mais l’atmosphère y est paisible. Au moment où une averse arrive, on entre dans une pizzeria. Joseph était en manque de pizza, il jubile ! Pour les spécialités slovaques, c’est raté. On n’a pas su trouver où en goûter. On aimerait bien être invités chez des gens mais comment faire ? Il va falloir qu’on mette en place des stratégies ! Manu est sur le coup pour Budapest. Il s’est inscrit dans plusieurs groupes de francophones sur Facebook.

On se gare sur une espèce d’immense parking en béton qu’on avait vu en se baladant. Les garçons voulaient absolument venir là parce qu’on y avait vu un petit chat coincé dans un arbre. Ils voulaient revenir le sauver avec notre échelle télescopique. Quand on arrive, il a réussi à descendre tout seul mais on prend le temps de la nourrir et de lui enlever ses tiques. Quand on se couche, je croise les doigts pour qu’on ne le retrouve pas écrasé sur la route le lendemain matin…

 

Jeudi 14 septembre : Komarno – Esztergom

Au réveil, le petit chat est là, ouf ! Le ciel est d’un bleu limpide. On en profite pour faire des photos rigolotes de notre rituel gym yoga Qi Gong du matin.

Il y a des matins où c’est particulièrement agréable de réveiller nos corps en sentant les rayons du soleil nous chauffer. Petit à petit le parking se remplit, les voitures nous entourent. On démarre avant d’être coincés. On était tout près d’une université !

On redémarre direction Sturovo. On se dit que ça doit être agréable vu que c’est au bord du Danube. Notre guide du Routard ne nous sert pas à grand-chose pour cette partie de la Slovaquie absolument pas touristique. La route traverse de jolis petits villages.

On s’arrête tester une catapulte et une balançoire géantes ; on a bien ri ! L’arrivée à Sturovo nous émerveille. D’ici, on a une vue magnifique sur la rive hongroise : une immense église coiffée d’un grand dôme domine une colline. Il y aussi une forteresse et une belle église avec un clocher à bulbes.

On découvre que cette ville hongroise, Esztergom, a été une ville royale pendant 400 ans et que sa basilique est la plus importante de Hongrie. On décide de faire une incursion en Hongrie pour la nuit, pour profiter de cette belle ville. On la découvre à pied, tranquillement. Le belvédère de la basilique est fermé, pour cause de tempête nous dit-on en anglais.

 

Je me dis que c’est un peu exagéré, ça ne souffle pas si fort mais je comprends le principe de précaution. Plus loin, on a la chance de tomber sur un marché de producteurs.

Les produits vendus sont tous plus alléchants les uns que les autres. Mince, on n’a pas un sou en poche. La monnaie hongroise est le Forint. Un Euro, c’est environ 300 Forint. Ça ne va pas être facile ! Bon, on va retirer de l’argent et on retourne vite fait au marché. On jette notre dévolu sur du beau pain bio, des fromages fumés et de brebis, du speck et une sorte de saucisson au paprika. On nous offre des petits pains. Il y aussi un buffet où l’on peut goûter à tout !

La nuit tombe et le vent se lève assez brutalement. On rentre en courant jusqu’à Slowpy sous des bourrasques de plus en plus violentes. La poussière tourbillonne et pique les yeux. A 100m du camping-car, Manu ramasse une grosse branche tombée sur la route. Ouf, nous voilà sains et saufs calfeutrés dans la cagouille. Ici on ne risque rien. Depuis l’épisode de la tempête en Autriche, j’ai pris l’habitude de regarder si des arbres peuvent nous tomber dessus, d’où vient le vent, ce qu’il peut nous porter…

Vendredi 15 septembre : Esztergom – Nagybörzsöny

Il a plu cette nuit et le vent s’est calmé. Quand j’ouvre la porte, j’ai l’impression qu’on a changé de saison. Il fait un froid de canard ! On reste au chaud et on en profite pour avancer un peu dans les leçons de conjugaison et dans la préparation de la visite de Bratislava. L’après-midi, Manu et les garçons vont visiter le musée du Danube. Ils y trouvent plusieurs maquettes et expériences. La leçon de science de la semaine est faite !

Noé a une enigme pour vous d’ailleurs…

J’ai préféré rester dans Slowpy pour avancer le blog. C’est bon de prendre un peu de temps seule.

On reprend la route en fin d’après-midi et on quitte définitivement la Slovaquie. Nous voilà en Hongrie pour quelques temps !

Je suis attirée par une petite route qui nous mène au fin fond de la campagne, dans un tout petit village où il y a un étang. On en fait le tour et on suit une piste qui va d’observatoires en observatoires.

Une biche traverse sous notre nez. Noé est tout ému de l’avoir vue si près ! On entend les cerfs bramer au loin et des grognements de sangliers. On rencontre aussi un chasseur qui nous fait comprendre avec le sourire que ça serait bien qu’on s’en aille. On croise les doigts pour qu’il n’ait pas à se servir de son fusil pour tuer un animal…

Samedi 16 septembre : Nagybörzsöny – Nagymaros

Il a encore plu cette nuit mais au réveil le soleil pointe le bout de son nez. On en profite pour retrouver notre rituel de gym en plein air. Ensuite les garçons chaussent les bottes et on part explorer le village qui nous a paru assez typique en arrivant hier.

On joue aux devinettes avec les différents panneaux et écriteaux. On comprend qu’il y a beaucoup de petits artisans. On rencontre un gentil papi qui fait de très beaux bas-reliefs en bois, de la véritable dentelle de bois !

Je repère une auberge alléchante et comprend un seul mot : goulasch. On se dit que c’est certainement une bonne occasion de goûter ce plat traditionnel loin des restaurants attrape-touristes. Et on n’est pas déçus, c’est succulent !! C’est une sorte de soupe avec beaucoup de paprika, de la viande, du lard, des haricots blancs. A la même adresse, des hommes font mijoter des confitures au feu de bois et préparent du sirop de lavande, huuuummmmm !

On reprend la route pour se rapprocher du Danube mais voilà qu’on tombe sur une fête ! Youpi, c’est samedi ! On est intrigués, les passants ont tous des cerfs-volants dans les mains alors qu’on est en plaine et qu’il n’y a pas de vent.

On comprend qu’il vaut monter à bord d’un bus qui mène à un plateau plus loin. Nous voilà comme des sardines à bord d’une antiquité sur une route bien trop pentue. Ouf, on arrive en haut ! Il y a des cerfs-volants partout, on se croirait à Cervolix sur le plateau de Gergovie.

Joseph et Manu sont attirés par les kurtoskalacs : des gâteaux cuits sur des rouleaux de bois. La queue est interminable mais l’attente valait le coup : c’est chaud, sucré, vanillé, à tomber à la renverse.

La nuit approche à grand pas. On reprend le bus et on file chercher un bivouac. On arrive dans le noir sur une aire herbeuse au bord de l’Eurovélo 6. A priori, on ne devrait pas s’embourber, croisons les doigts pour le redémarrage demain. Il pleut toute la nuit, glups… L’humidité ambiante commence à être pesante. Serpillère usagée à l’entrée, bottes et manteaux qui sèchent…. Vivement le soleil !!!

Dimanche 17 septembre : Nagymaros – Szentendre

Aujourd’hui, il faut qu’on trouve un embarcadère pour traverser le Danube avec Slowpy, une première ! Le premier arrêt est le bon. Je suis les consignes du matelot pour faire monter à bord nos 3.5 tonnes. Le bateau parait bien frêle pour supporter notre présence additionnée aux autres voitures déjà embarquées et voilà qu’il en monte encore…

La traversée est courte mais impressionnante. Le courant est puissant et le bateau s’engage complètement à la perpendiculaire. J’ai envie de gîter comme dans mon kayak… Faire confiance… Allez, on arrive déjà ! Nous voilà à Višegrad, ville réputée pour sa forteresse. J’arrive à motiver les troupes pour une balade en parapluie.

On grimpe dans la forêt en glanant quelques noix énormes. Arrivés à la forteresse, on se rend compte que pour profiter de la vue, il faudrait entrer dans la forteresse et pour cela payer. Ça m’agace qu’on privatise la nature !! De toute façon, vu la météo, la vue est limitée… On redescend, mission trouver un nouveau bivouac.

Szentendre est mis en avant dans la guide du routard, allons-y ! Je pars faire une dernière balade avec les garçons. Il y a de la boue partout, c’est pas marrant de leur interdire de sauter dans les flaques d’eau, c’est tellement rigolo !! Mais sans machine à laver ni soleil, c’est beaucoup moins drôle… La visite de la ville attendra demain, il fait déjà nuit !

L’album photo de la semaine 7 

Fin de la semaine 7

Relire la semaine 6

 

27 Sep

Semaine 6, du 4 au 9 septembre 2017 : De Vienne à Bratislava (par Véro)

Du 4 au 9 septembre 2017

Semaine 6 de notre voyage d’un an en famille à travers l’Europe. On continue à suivre le Danube, on finit notre visite de Vienne par Schönbrunn, on continue par le parc naturel et on franchit notre 3éme frontière pour rejoindre la Slovaquie et Bratislava. Pour les enfants aussi c’est la rentrée !

Lundi 4 septembre : Vienne, Schönbrunn

En France, c’est la rentrée scolaire. Pour Joseph et Noé c’est une rentrée originale puisque loin des maîtresses et des copains. Ils ont préparé une vidéo pour leur souhaiter une bonne année scolaire. On a décidé qu’aujourd’hui c’est leçon d’histoire car on va visiter le château de Schönbrunn.

Vienne Schönbrunn

Ils se mettent très sérieusement dans la peau d’un reporter et débutent la visite avec l’audio guide dans une main et le carnet de notes dans l’autre.

Vienne Schönbrunn

Ils apprennent à sélectionner les infos et s’entrainent activement à l’écriture et à la prise de note. Mon moment préféré de la visite est la terrasse de la Gloriette, tout en haut de la colline qui domine le parc, face au château. De là-haut on voit tout Vienne, la longue avenue qui mène au château, le parc et les collines autour de la ville.

Vienne Schönbrunn

On a presque l’impression de toucher le ciel. En regardant les nuages, je me demande quelle pouvait bien être la vie de ces empereurs et impératrices. Peut-être venaient-ils là souffler un peu loin des codes et obligations. Schönbrunn a évidemment mérité un p’tit caillou !

Le soir, Manu essaie héroïquement de démêler qui est qui dans l’empire des Habsbourg et dans l’histoire de l’empire austro hongrois avec l’aide de Wikipédia. Pendant ce temps, les garçons retranscrivent leurs notes sur le blog.

Article de Noé et article de Joseph sur Schönbrunn.

On est à nouveau installé près du Danube. On s’est baigné à la tombée du jour avec la pleine lune en ligne de mire. On a fini grelottant en se shampouinant sous un grand robinet. On est propres, quel délice de sentir la peau lisse et le cheveux léger !

Joseph écrit dans le cahier des petits bonheurs qu’il a aimé ne pas beaucoup travailler. Je suis étonnée parce que moi je suis épatée par tout ce qu’ils ont fait aujourd’hui. Ca calme mon inquiétude de ne pas savoir s’y prendre pour l’instruction, de ne pas assurer. J’ai beau être sûre qu’ils s’enrichissent tous les jours en expériences et en savoirs, la pression de tout « bien » faire est encore là.

Mardi 5 septembre : Obere Alte Donau – Maison du parc, Vienne

 

Vienne

On rame un peu au départ. On est d’une inefficacité impressionnante. On s’y reprend à trois fois pour faire le plein d’eau, on chipote avec les poubelles… Pfffff le démarrage est laborieux… il faut aussi s’arrêter faire des courses et tout ce que je veux, c’est me retrouver enfin dans la nature !!! Notre objectif du jour est d’entrer dans le Parc naturel de Donau Auen. C’est une vaste zone de marécages et d’étangs qui s’étend de Vienne à Bratislava. Quand on y arrive enfin, on prend le temps de déjeuner et le café traîne. Manu a des bricoles à régler pour Shop and Coop. Je sens ma patience fondre. L’appel de la nature, c’est un truc intense chez moi ! Bon, ça y est, on décolle à bicyclette, yahoooo ! On tombe très vite sur un très bel étang où des tout nus font trempette.

Auen

Je déclare que c’est une belle occasion pour innover ! Bon, il y en a un dans la troupe qui préfère garder le maillot, à la française ! Depuis le début du voyage, on a remarqué qu’Allemands et Autrichiens sont à l’aise avec la nudité. Pas besoin de se cacher pour se changer, c’est aux autres de regarder ailleurs. C’est une chouette expérience avec les enfants, l’occasion de parler du rapport au corps, de l’intimité, de la pudeur, du respect de l’autre. Et même parler d’exhibitionnisme, un peu plus loin, quand on croise un type bien louche… La psychiatrie a de beaux jours devant elle…

Auen

Plus loin, et après avoir réparé la première crevaison du voyage, on découvre un immense barrage, l’occasion d’observer le fonctionnement d’une écluse. Le trafic est dense entre bateaux de croisière et péniches. Des énormes péniches, souvent deux accolées  à la suite ou de front. Notre vadrouille se termine au soleil couchant, c’est bon et j’ai eu ma dose de balade, heureuse !

Mercredi 6 septembre : Vienne – Uferhaus

On est réveillé à 7h par un taille-haie. Pffff, comment peut-on se mettre ce bruit-là dans les oreilles à cette heure-là ? Vive les haies sauvages !!

Comme Manu a besoin de temps pour Shop and Coop, je pars avec les garçons visiter la Maison du parc. On nous propose de regarder deux films en anglais et en allemand sur la faune du parc, sa protection, les actions de sensibilisation, la vie avec le Danube. Les images sont magnifiques, les garçons sont subjugués et moi émue par la beauté du vivant. Noé sort de là bien décidé à voir un cerf et des tortues dans la journée ! Il y aussi une méga aire de jeux, une de plus. Les concepteurs de spielplatz Allemands et Autrichiens semblent être restés des grands enfants, leurs idées sont géniales. On peut grimper haut, sauter, ramper, se balancer, tomber… Tout est en bois bien sûr.

Parc Auen

L’après-midi, on fait un saut de puce jusqu’à Schönau, au milieu du Parc. On se lance dans une première balade pour voir des animaux mais on se retrouve très vite à glisser sur des chemins qui ont vu une crue il y a peu de temps.

Scönau

C’est impressionnant de voir à quel point l’eau peut monter malgré (ou à cause ?) des barrages et nombreux bras du qui divisent le fleuve. Les tourbillons géants qui se créent vers les déversoirs impressionnent les garçons. Ils regardent tous leurs petits bouts de bois sombrer un à un.

Schonau

Une petite pause à Orth oú il y a un château qui est aussi une Maison du parc. Les expos sont biens faites et les produits dérivés à la boutique font rêver Noé.

Le soir, on se choisit un bivouac près du Danube, près d’un très beau restaurant, à Uferhaus.

Uferhaus

Le genre d’endroit qu’on met dans un coin de notre tête d’amoureux en se disant qu’on pourrait y revenir en tête à tête. Pour l’instant, on squatte l’aire de jeux : un immense bateau de pirate en bois.

N’ayant toujours vu aucun animal, on ressort après le dîner, frontales vissées sur la tête pour une expédition nocturne. On marche d’abord éclairées par la pleine lune puis dans le noir des bois, on allume. Les garçons apprennent à marcher à pas de velours. Pas facile de couper le son à radio Noé. Sa petite main vient se caler dans la mienne. Tout courageux qu’il est, les craquements des branches et le petit vent produisent leur effet. On observe une légion de limace et c’est tout… Ca râle dans les troupes…

Jeudi 7 septembre :  Uferhaus – Stopfenreuth

Depuis plusieurs jours, l’ambiance est tendue. On profite, on visite mais ça râle beaucoup, trop à mon goût. Manu est très vite exaspéré par les comportements des enfants, mes paroles, nos présences, le matériel, tout en fait… Il ne semble plus rien supporter. J’ai du mal à comprendre. Avec les enfants, j’arrive à décoder, à comprendre quel besoin se cache derrière la surface. Avec lui, j’avoue être moins tolérante, moins à l’écoute, je me dis qu’il n’a qu’à faire des efforts. Et comme rien ne va, je suis encore moins décidée à prendre sur moi. J’oscille entre écoute et exaspération. Des efforts, j’ai l’impression d’en faire depuis longtemps (trop longtemps ?) : en attendant qu’il y ait moins de stress pour Shop and Coop, l’ALS, le travail… Là, on doit être heureux et harmonieux non de non !!! Bref, on s’enfonce et voilà que ça pète dès le petit déjeuner, grrrr C’en est trop pour moi. Je sors en claquant la porte. Soit on se comprend soit on arrête tout et on retourne chacun dans notre petite case à la maison voire chacun sa maison, non mais. Ça fait mal. S’en suit un échange salvateur qui semble faire électrochoc chez Manu. Moi je me sens au point no man’s land, quand la terre se fissure sous tes pieds et qu’il n’y a plus d’horizon.

Parc Auen

L’aprèm, je pédale seule deux petites heures sur une portion de l’Eurovélo 6 à la fois très moche et très belle : une interminable ligne droite de mauvais asphalte bordée de milliers de crocus roses. Manu et les garçons visitent un château à Eckartsau et font quelques courses pour un barbecue. Quand on se retrouve, la tension a diminué d’un gros cran, on est heureux de se retrouver, de se serrer dans les bras.

On passe la soirée près du feu. On s’est posé au seul endroit du parc où le feu est autorisé à Stopfenreuth. Le lieu est magnifiquement aménagé. Une grande passerelle offre bancs et table à 20m de haut. Il y aussi des petites plages au bord du Danube. On fait griller des saucisses, des patates et des bananes au chocolat. Manu et Joseph chantent des chansons de scouts, Noé joue avec le feu. Autour de nous, les cerfs commencent à bramer. Sons gutturaux impressionnants qui dureront toute la nuit.

Vendredi 8 septembre : Stopfenreuth

Dans la nuit, Manu me réveille à 5h. Il est coincé du dos. Outch. Il n’y a pas eu d’avertissement cette fois-ci. On dirait que c’est venu d’un coup. Au fil de la journée, Manu prend conscience des peurs qui l’ont sans doute paralysé. Il me parle de sa peur d’aller vers l’inconnu, de quitter l’Autriche, d’être en insécurité. C’est cette angoisse qui l’a complètement déboussolé ces derniers jours. Et je n’ai pas mesuré cette peur, je n’ai pas su l’écouter. Pour moi cette peur est un petit frisson synonyme d’aventure que j’adore alors je n’ai pas su en mesurer l’ampleur pour lui. J’ai toujours envie d’avancer, d’aller voir ailleurs, plus loin. Et lui freinait inconsciemment des quatre fers. Forcément, on allait au clash… Tout s’éclaire, on se comprend enfin ! Et à distance Claude fait du reiki pour lui.

Dans ces conditions, pas question de repartir en vadrouille tout de suite. On passe la journée à buller dans ce lieu paisible : on bouquine, on joue au bord du Danube, land art et ricochets, massage et lessive.

Samedi 9 septembre : Stopfenreuth – Bratislava

Bratislava

Manu est déjà moins endolori. Je décide qu’il est temps de franchir cette frontière slovaque même s’il ne peut pas encore vraiment marcher. J’ai réussi à rattacher mon vélo, à faire les corvées d’eau propre et sale, les toilettes sèches. Décollage ! J’ai l’impression de le faire entrer en Slovaquie en ambulance. Sa peur m’a un peu contaminée, sensation de les embarquer tous les trois vers l’inconnu parce que c’est mon rêve mais si j’en voulais trop, si je rêvais trop… ? L’excitation reprend le dessus. Photo rituelle à la frontière.

Slovaquie

Je vise la forteresse de Devin, au nord de Bratislava, au confluent du Danube et de la Moravie. On y débarque en pleine fête du vin, parfaite entrée en matière ! On ne comprend plus rien aux panneaux et à ce qu’on entend. J’adore ne rien comprendre et tenter de deviner. Joseph est hilare avec tous ces mots imprononçables plein de consonnes. Première impression de pilote : les routes ont beaucoup plus de trous qu’en Autriche, il va me falloir un peu moins regarder le paysage et plus le goudron !

Le soir, Manu nous dégotte un super bivouac au bord d‘un parc, en plein Bratislava. Il assure avec son GPS ! L’endroit est plutôt rassurant par rapport à ce qu’on avait lu quant aux risques de vols sur les parkings (ou comment se farcir la tête à cause de commentaires débiles sur une appli recensant des parkings…)

 

Dimanche 10 septembre : Bratislava

On a besoin d’eau potable. Je ne vois pas de robinet dans le parc. Je demande où en trouver  à une petite dame qui désherbe un parterre de fleurs. Ses fleurs sont la seule source de couleurs gaies au milieu du béton assez soviétique des alentours. Elle me fait entrer jusque dans sa cuisine ! Elle parle peu anglais, dommage, mais je comprends qu’elle est la gardienne de l’école hôtelière face à laquelle on est garé. De bon matin, me voilà toute émue par sa bonté.

Manu se sent mieux. On part visiter Bratislava tous les quatre en tram et à pied. J’en suis heureuse, ça aurait été glauque de visiter sans lui et de lui raconter. Dans une petite boutique d’artisanat, une femme offre des sucreries aux garçons. Décidément, l’accueil est chaleureux.

Bratislava

Bratislava est une petite et jeune capitale née officiellement en janvier 1993 après que la Tchécoslovaquie se soit éteinte en juillet 1992. On déambule entre la colline du château et la vieille ville.

Immeubles restaurés et délabrés se côtoient. Joseph et Noé remarquent qu’il y a des tags partout. On s’amuse à photographier les trams, il n’y en a pas deux identiques.

On savoure le goûter chez Mayer assis devant le portrait de Sissi et dans un élan de gourmandise, on s’offre aussi une énorme glace dans la rue ! On s’adapte à la vie locale, ça a l’air d’être une institution dominicale !

 

Les photos de la semaine 6 : https://photos.app.goo.gl/0uOC5e3WLVgRPLcZ2

27 Sep

Semaine 6, du 4 au 9 septembre 2017 : De Vienne à Bratislava (par Véro)

Du 4 au 9 septembre 2017

Semaine 6 de notre voyage d’un an en famille à travers l’Europe. On continue à suivre le Danube, on finit notre visite de Vienne par Schönbrunn, on continue par le parc naturel et on franchit notre 3éme frontière pour rejoindre la Slovaquie et Bratislava. Pour les enfants aussi c’est la rentrée !

Lundi 4 septembre : Vienne, Schönbrunn

En France, c’est la rentrée scolaire. Pour Joseph et Noé c’est une rentrée originale puisque loin des maîtresses et des copains. Ils ont préparé une vidéo pour leur souhaiter une bonne année scolaire. On a décidé qu’aujourd’hui c’est leçon d’histoire car on va visiter le château de Schönbrunn.

Vienne Schönbrunn

Ils se mettent très sérieusement dans la peau d’un reporter et débutent la visite avec l’audio guide dans une main et le carnet de notes dans l’autre.

Vienne Schönbrunn

Ils apprennent à sélectionner les infos et s’entrainent activement à l’écriture et à la prise de note. Mon moment préféré de la visite est la terrasse de la Gloriette, tout en haut de la colline qui domine le parc, face au château. De là-haut on voit tout Vienne, la longue avenue qui mène au château, le parc et les collines autour de la ville.

Vienne Schönbrunn

On a presque l’impression de toucher le ciel. En regardant les nuages, je me demande quelle pouvait bien être la vie de ces empereurs et impératrices. Peut-être venaient-ils là souffler un peu loin des codes et obligations. Schönbrunn a évidemment mérité un p’tit caillou !

Le soir, Manu essaie héroïquement de démêler qui est qui dans l’empire des Habsbourg et dans l’histoire de l’empire austro hongrois avec l’aide de Wikipédia. Pendant ce temps, les garçons retranscrivent leurs notes sur le blog.

Article de Noé et article de Joseph sur Schönbrunn.

On est à nouveau installé près du Danube. On s’est baigné à la tombée du jour avec la pleine lune en ligne de mire. On a fini grelottant en se shampouinant sous un grand robinet. On est propres, quel délice de sentir la peau lisse et le cheveux léger !

Joseph écrit dans le cahier des petits bonheurs qu’il a aimé ne pas beaucoup travailler. Je suis étonnée parce que moi je suis épatée par tout ce qu’ils ont fait aujourd’hui. Ca calme mon inquiétude de ne pas savoir s’y prendre pour l’instruction, de ne pas assurer. J’ai beau être sûre qu’ils s’enrichissent tous les jours en expériences et en savoirs, la pression de tout « bien » faire est encore là.

Mardi 5 septembre : Obere Alte Donau – Maison du parc, Vienne

 

Vienne

On rame un peu au départ. On est d’une inefficacité impressionnante. On s’y reprend à trois fois pour faire le plein d’eau, on chipote avec les poubelles… Pfffff le démarrage est laborieux… il faut aussi s’arrêter faire des courses et tout ce que je veux, c’est me retrouver enfin dans la nature !!! Notre objectif du jour est d’entrer dans le Parc naturel de Donau Auen. C’est une vaste zone de marécages et d’étangs qui s’étend de Vienne à Bratislava. Quand on y arrive enfin, on prend le temps de déjeuner et le café traîne. Manu a des bricoles à régler pour Shop and Coop. Je sens ma patience fondre. L’appel de la nature, c’est un truc intense chez moi ! Bon, ça y est, on décolle à bicyclette, yahoooo ! On tombe très vite sur un très bel étang où des tout nus font trempette.

Auen

Je déclare que c’est une belle occasion pour innover ! Bon, il y en a un dans la troupe qui préfère garder le maillot, à la française ! Depuis le début du voyage, on a remarqué qu’Allemands et Autrichiens sont à l’aise avec la nudité. Pas besoin de se cacher pour se changer, c’est aux autres de regarder ailleurs. C’est une chouette expérience avec les enfants, l’occasion de parler du rapport au corps, de l’intimité, de la pudeur, du respect de l’autre. Et même parler d’exhibitionnisme, un peu plus loin, quand on croise un type bien louche… La psychiatrie a de beaux jours devant elle…

Auen

Plus loin, et après avoir réparé la première crevaison du voyage, on découvre un immense barrage, l’occasion d’observer le fonctionnement d’une écluse. Le trafic est dense entre bateaux de croisière et péniches. Des énormes péniches, souvent deux accolées  à la suite ou de front. Notre vadrouille se termine au soleil couchant, c’est bon et j’ai eu ma dose de balade, heureuse !

Mercredi 6 septembre : Vienne – Uferhaus

On est réveillé à 7h par un taille-haie. Pffff, comment peut-on se mettre ce bruit-là dans les oreilles à cette heure-là ? Vive les haies sauvages !!

Comme Manu a besoin de temps pour Shop and Coop, je pars avec les garçons visiter la Maison du parc. On nous propose de regarder deux films en anglais et en allemand sur la faune du parc, sa protection, les actions de sensibilisation, la vie avec le Danube. Les images sont magnifiques, les garçons sont subjugués et moi émue par la beauté du vivant. Noé sort de là bien décidé à voir un cerf et des tortues dans la journée ! Il y aussi une méga aire de jeux, une de plus. Les concepteurs de spielplatz Allemands et Autrichiens semblent être restés des grands enfants, leurs idées sont géniales. On peut grimper haut, sauter, ramper, se balancer, tomber… Tout est en bois bien sûr.

Parc Auen

L’après-midi, on fait un saut de puce jusqu’à Schönau, au milieu du Parc. On se lance dans une première balade pour voir des animaux mais on se retrouve très vite à glisser sur des chemins qui ont vu une crue il y a peu de temps.

Scönau

C’est impressionnant de voir à quel point l’eau peut monter malgré (ou à cause ?) des barrages et nombreux bras du qui divisent le fleuve. Les tourbillons géants qui se créent vers les déversoirs impressionnent les garçons. Ils regardent tous leurs petits bouts de bois sombrer un à un.

Schonau

Une petite pause à Orth oú il y a un château qui est aussi une Maison du parc. Les expos sont biens faites et les produits dérivés à la boutique font rêver Noé.

Le soir, on se choisit un bivouac près du Danube, près d’un très beau restaurant, à Uferhaus.

Uferhaus

Le genre d’endroit qu’on met dans un coin de notre tête d’amoureux en se disant qu’on pourrait y revenir en tête à tête. Pour l’instant, on squatte l’aire de jeux : un immense bateau de pirate en bois.

N’ayant toujours vu aucun animal, on ressort après le dîner, frontales vissées sur la tête pour une expédition nocturne. On marche d’abord éclairées par la pleine lune puis dans le noir des bois, on allume. Les garçons apprennent à marcher à pas de velours. Pas facile de couper le son à radio Noé. Sa petite main vient se caler dans la mienne. Tout courageux qu’il est, les craquements des branches et le petit vent produisent leur effet. On observe une légion de limace et c’est tout… Ca râle dans les troupes…

Jeudi 7 septembre :  Uferhaus – Stopfenreuth

Depuis plusieurs jours, l’ambiance est tendue. On profite, on visite mais ça râle beaucoup, trop à mon goût. Manu est très vite exaspéré par les comportements des enfants, mes paroles, nos présences, le matériel, tout en fait… Il ne semble plus rien supporter. J’ai du mal à comprendre. Avec les enfants, j’arrive à décoder, à comprendre quel besoin se cache derrière la surface. Avec lui, j’avoue être moins tolérante, moins à l’écoute, je me dis qu’il n’a qu’à faire des efforts. Et comme rien ne va, je suis encore moins décidée à prendre sur moi. J’oscille entre écoute et exaspération. Des efforts, j’ai l’impression d’en faire depuis longtemps (trop longtemps ?) : en attendant qu’il y ait moins de stress pour Shop and Coop, l’ALS, le travail… Là, on doit être heureux et harmonieux non de non !!! Bref, on s’enfonce et voilà que ça pète dès le petit déjeuner, grrrr C’en est trop pour moi. Je sors en claquant la porte. Soit on se comprend soit on arrête tout et on retourne chacun dans notre petite case à la maison voire chacun sa maison, non mais. Ça fait mal. S’en suit un échange salvateur qui semble faire électrochoc chez Manu. Moi je me sens au point no man’s land, quand la terre se fissure sous tes pieds et qu’il n’y a plus d’horizon.

Parc Auen

L’aprèm, je pédale seule deux petites heures sur une portion de l’Eurovélo 6 à la fois très moche et très belle : une interminable ligne droite de mauvais asphalte bordée de milliers de crocus roses. Manu et les garçons visitent un château à Eckartsau et font quelques courses pour un barbecue. Quand on se retrouve, la tension a diminué d’un gros cran, on est heureux de se retrouver, de se serrer dans les bras.

On passe la soirée près du feu. On s’est posé au seul endroit du parc où le feu est autorisé à Stopfenreuth. Le lieu est magnifiquement aménagé. Une grande passerelle offre bancs et table à 20m de haut. Il y aussi des petites plages au bord du Danube. On fait griller des saucisses, des patates et des bananes au chocolat. Manu et Joseph chantent des chansons de scouts, Noé joue avec le feu. Autour de nous, les cerfs commencent à bramer. Sons gutturaux impressionnants qui dureront toute la nuit.

Vendredi 8 septembre : Stopfenreuth

Dans la nuit, Manu me réveille à 5h. Il est coincé du dos. Outch. Il n’y a pas eu d’avertissement cette fois-ci. On dirait que c’est venu d’un coup. Au fil de la journée, Manu prend conscience des peurs qui l’ont sans doute paralysé. Il me parle de sa peur d’aller vers l’inconnu, de quitter l’Autriche, d’être en insécurité. C’est cette angoisse qui l’a complètement déboussolé ces derniers jours. Et je n’ai pas mesuré cette peur, je n’ai pas su l’écouter. Pour moi cette peur est un petit frisson synonyme d’aventure que j’adore alors je n’ai pas su en mesurer l’ampleur pour lui. J’ai toujours envie d’avancer, d’aller voir ailleurs, plus loin. Et lui freinait inconsciemment des quatre fers. Forcément, on allait au clash… Tout s’éclaire, on se comprend enfin ! Et à distance Claude fait du reiki pour lui.

Dans ces conditions, pas question de repartir en vadrouille tout de suite. On passe la journée à buller dans ce lieu paisible : on bouquine, on joue au bord du Danube, land art et ricochets, massage et lessive.

Samedi 9 septembre : Stopfenreuth – Bratislava

Bratislava

Manu est déjà moins endolori. Je décide qu’il est temps de franchir cette frontière slovaque même s’il ne peut pas encore vraiment marcher. J’ai réussi à rattacher mon vélo, à faire les corvées d’eau propre et sale, les toilettes sèches. Décollage ! J’ai l’impression de le faire entrer en Slovaquie en ambulance. Sa peur m’a un peu contaminée, sensation de les embarquer tous les trois vers l’inconnu parce que c’est mon rêve mais si j’en voulais trop, si je rêvais trop… ? L’excitation reprend le dessus. Photo rituelle à la frontière.

Slovaquie

Je vise la forteresse de Devin, au nord de Bratislava, au confluent du Danube et de la Moravie. On y débarque en pleine fête du vin, parfaite entrée en matière ! On ne comprend plus rien aux panneaux et à ce qu’on entend. J’adore ne rien comprendre et tenter de deviner. Joseph est hilare avec tous ces mots imprononçables plein de consonnes. Première impression de pilote : les routes ont beaucoup plus de trous qu’en Autriche, il va me falloir un peu moins regarder le paysage et plus le goudron !

Le soir, Manu nous dégotte un super bivouac au bord d‘un parc, en plein Bratislava. Il assure avec son GPS ! L’endroit est plutôt rassurant par rapport à ce qu’on avait lu quant aux risques de vols sur les parkings (ou comment se farcir la tête à cause de commentaires débiles sur une appli recensant des parkings…)

 

Dimanche 10 septembre : Bratislava

On a besoin d’eau potable. Je ne vois pas de robinet dans le parc. Je demande où en trouver  à une petite dame qui désherbe un parterre de fleurs. Ses fleurs sont la seule source de couleurs gaies au milieu du béton assez soviétique des alentours. Elle me fait entrer jusque dans sa cuisine ! Elle parle peu anglais, dommage, mais je comprends qu’elle est la gardienne de l’école hôtelière face à laquelle on est garé. De bon matin, me voilà toute émue par sa bonté.

Manu se sent mieux. On part visiter Bratislava tous les quatre en tram et à pied. J’en suis heureuse, ça aurait été glauque de visiter sans lui et de lui raconter. Dans une petite boutique d’artisanat, une femme offre des sucreries aux garçons. Décidément, l’accueil est chaleureux.

Bratislava

Bratislava est une petite et jeune capitale née officiellement en janvier 1993 après que la Tchécoslovaquie se soit éteinte en juillet 1992. On déambule entre la colline du château et la vieille ville.

Immeubles restaurés et délabrés se côtoient. Joseph et Noé remarquent qu’il y a des tags partout. On s’amuse à photographier les trams, il n’y en a pas deux identiques.

On savoure le goûter chez Mayer assis devant le portrait de Sissi et dans un élan de gourmandise, on s’offre aussi une énorme glace dans la rue ! On s’adapte à la vie locale, ça a l’air d’être une institution dominicale !

 

Les photos de la semaine 6 : https://photos.app.goo.gl/0uOC5e3WLVgRPLcZ2