Le Monténégro 🇲🇪 du 4 au 18 avril par Véro
Le Monténégro au printemps
Un an de voyage en famille à travers l’Europe ! Du 4 au 18 avril on découvre le Monténégro après l’Albanie et avant la Bosnie. Découvrez avec nous la belle baie de Kotor, les vallées de la Morača et de la Tara, la gastronomie de montagne qui vaut bien notre aligot et le manque surprenant d’intérêt de la capitale Podgorica….
Les ceintures sont bouclées ?! Les placards et le frigo sont fermés ?! Les fenêtres et les portes verrouillées ?! Les rideaux sont ouverts ?! Plus rien ne peut tomber ?! Contrôle visuel ok ; Niveaux ok ; eau ok ; vidange ok …
On démarre !

Présentation du Monténégro
Capitale: Podgorica
Devise: euro
Langue: monténégrin (langue slave très similaire au bosnien, au croate et au serbe)
Population: 626000 habitants
Superficie: 13812 km2
Relief: plus de la moitié du Montenegro se trouve à plus de 1000m au-dessus du niveau de la mer et 15% du pays est situé à plus de 1500m d’altitude
Salaire mensuel moyen: 480€
Histoire récente du Monténégro
Le Monténégro est indépendant de la Serbie depuis 2006. Son président est Filip Vukanovic depuis 2013 (troisième mandat). En juin 2012, le Monténégro a déposé sa demande d’adhésion à l’Union Européenne. La Commission européenne a noté que « la corruption reste répandue et très préoccupante et entrave les enquêtes pénales menées dans les affaires de criminalité organisée ». Le gouvernement aimerait également rejoindre l’OTAN mais les habitants sont plus mitigés : pendant la guerre du Kosovo, bien que neutre, le Monténégro a vu son aéroport bombardé par l’OTAN à Podgorica.
Mercredi 4 avril une entrée bucolique
Nous entrons au Monténégro par le poste frontière de Murikan-Sukobin en provenance de Skoder en Albanie. On se gare pour notre photo traditionnelle d’entrée. Un homme vient nous demander des outils, son pneu arrière de scooter est crevé. C’est sa femme qui nous photographie pendant qu’il s’acharne sur sa roue et explose une de nos clés! On leur propose de les conduire où ils veulent mais un de leurs copains va venir. On redémarre: sur la gauche au loin, il y a la mer Adriatique et sur la droite une longue chaîne montagneuse. Nous allons la franchir par une magnifique route panoramique pour rejoindre le lac de Skadar, plus grand lac des Balkans. C’est un Parc National. La redescente côté lac est charmante sur une petite route qui court entre des murets de pierre égayés d’arbres en fleurs. Notre bivouac du soir est parfait, au bord de l’eau. Quelques cormorans barbotent ce qui fait dire aux pêcheurs que ça doit mordre ici. La nuit tombe, je mets cuire les pâtes qui resteront végétariennes…

Jeudi 5 avril les charmes du lac de Skadar … Mais pas ceux de Podgorica
On se réveille avec trois gouttes de pluie, ce qui nous incite à prendre notre temps et faire un peu plus d’école. La route qu’on emprunte ensuite surplombe le lac pour des vues splendides, malheureusement un peu ternies par la grisaille du jour. Pour la première fois depuis longtemps, on croise des touristes. On fait un arrêt dans le petit village de Virpazar, célèbre pour être la porte d’entrée monténégrine du lac et où se concentrent donc locations de bateaux et agences d’excursions sur le lac.
On commence par grimper aux ruines du château de Bessac et on a la surprise d’observer des hirondelles dans une maison abandonnée, ce qui plait beaucoup à Noé. De là-haut, rien d’exceptionnel. Dans le bourg non plus mais l’observation d’un pêcheur à filet, en barque, nous plait bien. Sa technique nous paraît acrobatique!

On poursuit direction la capitale, Podgorica, avec un arrêt chez un caviste. Manu choisit quelques bouteilles de vin rouge : du Vranac, le cépage qu’on retrouve dans tous les Balkans.
La visite de Podgorica ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Le quartier ottoman a depuis belle lurette disparu et il n’en subsiste qu’une tour de l’horloge et une mosquée qui ne nous ont pas émus. Idem pour les ruines de la forteresse de Ribnica avec son petit pont sur la Ribnica.
C’est le le rendez-vous des amoureux… et des ordures qui s’accrochent aux branches…
On a tenté de suivre des jeunes touristes, on sait jamais peut-être connaissent-ils des beautés cachées… mais non, même les bâtiments gouvernementaux n’ont aucun intérêt architectural… La loose.
On finit dans une galerie marchande agglutinés sur un banc pour une mission wifi efficace. Ça ne ressemble pas vraiment à mon idée de l’aventure mais j’ai appris à accepter qu’il n’y a pas que des moments exaltants dans le voyage.
Vendredi 6 avril Retour à la nature … et ouf : une belle ville !
Avant de quitter Podgorica, on choisit d’aller au marché de la ville. Quelques jours avant Pâques, on y découvre plein d’étals de décorations pascales et de matériel de loisir créatif pour décorer soi-même des oeufs. On trouve même des sacs de pelures d’oignons comme colorant naturel.
Entre nous, l’ambiance est un peu électrique. J’ai l’impression que les enfants n’arrêtent pas de râler, j’ai l’impression de les traîner comme des boulets. Manu est dans sa bulle. On a du mal à choisir ce qu’on fait après. On traîne. Bon, on aimerait avoir un dernier regard positif sur Podgorica alors on se dirige vers le Palais de Petrovic, centre d’art contemporain dans un grand parc. Pas de chance, c’est fermé. L’endroit est agréable tout de même pour pique-niquer et ça nous détend d’un cran.

On repart, en direction de Rijeka Crnojevic, un petit village à l’extrémité nord-ouest du lac Skadar. La route pour y arriver offre de beaux panoramas sur ce grand lac que nous côtoyons depuis l’Albanie et sur la rivière. Dans le village, il y a un joli pont de pierre en arc mais le niveau de l’eau est tellement haut que le chemin qui le prolonge est englouti.
On fait un petit détour par le pont moderne pour marcher en direction de la source de la rivière. Une deuxième fois, nous nous retrouvons bloqués par l’eau. Moi qui avais repéré une belle boucle à pied, ça commence à m’agacer. Faire preuve d’acceptation est visiblement ma leçon du jour… La cueillette d’asperges sauvages et de nombrils de Vénus me change les idées. La Nature est si généreuse…
On termine la journée à Cetinje. On s’y sent bien tout de suite. C’est en fait l’ancienne capitale du pays et la nouvelle n’a rien à lui envier. On s’y promène un peu avant la tombée de la nuit et on est charmés par l’ambiance austro-hongroise, les maisonnettes colorées et les belles villas Art nouveau. Sur la place entourée de bars, une petite fille nous parle. Son papa nous rejoint et on discute un peu.
Il est responsable d’une entreprise de transport et vient régulièrement en France. On parle du salaire et du coût de la vie, il se demande comment les gens font ici pour s’offrir un café en terrasse. ..
Samedi 7avril 360• sur le Monténégro !
Ce matin, on profite du grand soleil pour visiter à nouveau la ville. On grimpe sur les hauteurs mais on ne voit pas encore les sommets enneigés du Lovcéen, la montagne noire à laquelle le Monténégro doit son nom (crna gora en montenegrin, monte negro en italien).
On cherche aussi une carte sim pour avoir Internet, pouvoir communiquer avec nos proches et mettre à jour blog et page Facebook. On se rend compte que c’est un de nos besoins fondamentaux et que la tension générale est beaucoup plus élevée quand ce besoin n’est pas satisfait. Manu achète cette carte à un kiosque, la carte ne marche pas. .. Manu trouve une agence de la compagnie de téléphonie mobile et expose le problème. Normalement la boutique est fermée, le gars présent est un technicien qui ne parle pas anglais… Manu arrive à se faire comprendre et il comprend à son tour que la dame du kiosque doit faire une manip. Ça va être drôle …
Du coup Manu demande avec des signes si le gars peut venir expliquer à la dame du kiosque… et non… il ne peut pas quitter la boutique. Une fois retourné au kiosque, à force d’incompréhension, la dame va chercher une copine à elle qui parle anglais au bar du coin. Tout s’éclaire enfin ! Sauf qu’à la fin il faut soi-même appeler un numéro où ça parle Monténégrin… Heureusement celle qui parle anglais a accepté de le faire pour Manu ! Quelle histoire pour cette carte ! Conclusion : à l’étranger mieux vaut acheter sa carte SIM en agence et non en kiosque !

La route du jour s’avère des plus plaisantes. On traverse des châtaigneraies, une micro-station de ski, il y a des sources un peu partout puis le décor se fait plus minéral. Par une route qui monte et monte encore, se rétrécit et se déroule entre des hauts murs de neige, nous débarquons dans un cul de sac sur le micro parking du mausolée de Njegos et je cale Slowpy entre un mur de neige et le chasse-neige dans l’unique place restante. On grimpe dans un tunnel les 461 marches qui conduisent au sommet du pic Jezerski. Tout en haut, deux géants de granit gardent l’entrée du mausolée de Pierre II, héros national. On est impressionnés par la grande voûte en mosaïque dorée et la statue funéraire taillée dans un unique bloc de granit noir gardée par un aigle immense. Derrière le monument, on fait encore quelques pas dans la neige jusqu’à une plate-forme panoramique spectaculaire. 


Le froid nous décide à redescendre en altitude et nous roulons jusqu’à Njegusi, alléchés par les deux spécialités locales: le prsut (à vos souhaits!), c’est un jambon fumé et le sir (fromage). On croit à un début d’incendie au moment où on voit de la fumée sortir à travers un toit mais on réalise que c’est un séchoir géant. Le producteur chez qui on s’arrête, nous fait visiter: des dizaines de jambons sont accrochés à la charpente, le parfum est à saliver…. On investit dans un beau jambon, un saucisson, un fromage et une bouteille de rakija (eau de vie) .
La nuit est tombée quand on trouve notre bivouac: un nid d’aigle accroché tout en haut de la fameuse route Serpentine qui relie Kotor au mont Lovcéen: 17km et 25 lacets nous attendent le lendemain! La vue sur Kotor et sa baie illuminée est un vrai cadeau.
Dimanche 8 avril et lundi 9 avril la belle baie de Kotor la vénitienne.
On démarre assez tôt pour rouler sur cette fameuse Serpentine. J’appréhende un peu d’avoir à y croiser des gros bus de touristes. La route s’avère large et les virages, numérotés, pas si serrés que ça. On a fait bien pire que ça!! On arrive tranquillement à Kotor où un bivouac gratuit au bord de l’eau nous accueille. 
Kotor est nichée tout à l’intérieur, tout au bout de la baie de Kotor. Il y a la mer qu’on croit lac, les montagnes abruptes et entre deux cette ville protégée de longs remparts. On commence par grimper sous le soleil les 1350 marches jusqu’au sommet de la forteresse. On transpire à grosses gouttes pour une vue inoubliable.
Sous nos pieds, le dédale des petites rues entre les murailles et à perte de vue, la baie et les montagnes. On pique-nique à l’ombre avant de redescendre savourer une grosse glace méritée. Il y a du monde mais c’est très supportable. Il parait qu’en été, il faut faire la queue pour passer les portes de la vieille ville.
Nous apprécions de flâner en touristes. On passe une agréable soirée avec un couple bulgare, Didi et Djivko. A chaque weekend, ils s’échappent avec leur voiture, dorment dehors et se baladent en skate-board. Ils nous font des petits cadeaux: confiture, vin et biscuits. 
Le lendemain, nous enfourchons les vélos! C’est la première fois depuis longtemps et on se remémore nos virées le long du Danube. Nous pédalons gaiement au bord de l’eau en direction de la chapelle d’Andela.
De là, la vue sur Perast, ses palais et le monastère sur une petite île est très agréable. Nous pique-niquons sur la plage. Décidément en quelques kilomètres, nous sommes passés du printemps frais à l’été. Nous laissons les vélos pour monter à pied jusqu’à un hameau abandonné, Gornji Stoliv.
Effectivement le seul être vivant qu’on croise est un énorme orvet qui peine à se cacher dans le muret de pierres qui borde le chemin. La balade dans la châtaigneraie est très agréable et la pause dans une petite prairie bucolique à souhait.
Manu termine la soirée au bar du coin pour mettre en ligne l’article sur la Grèce, petite évasion en solo dont il rentre parfumé au tabac jusqu’aux os…Beurk, douche obligatoire ! Déception quand il s’aperçoit qu’il a perdu son collier et ses pendentifs en or pendant la balade…
Mardi 10 avril encore un peu de baie de Kotor s’il vous plaît
On se réveille avec quelques gouttes de pluie, temps idéal pour se consacrer à nos écritures. On est très honorés de répondre à une interview pour le magazine clermontois gratuit QLF!
Puis on quitte ce beau bivouac pour explorer le reste de la baie. On fait une halte à Perast, la minuscule ville qu’on a vue depuis l’autre rive la veille. Il y a eu là jusqu’à 16 églises et 17 palais somptueux. Certains sont en ruines mais on sent que l’endroit est en train de devenir un petit Saint Tropez. On fait le plein d’eau sur la place au bord de l’eau.
Hors saison, on peut se glisser n’importe où en camping-car, c’est vraiment pratique et agréable. Un peu plus loin, à Donji Morinj, on a la chance de se trouver un nouveau bivouac au bord de l’eau. Nous aurons donc fait une énorme étape de 24km 😉 C’est bon de prendre son temps! Noé et Manu pêchent tandis que Joseph et moi allons explorer les environs. Des amis voyageurs nous ont parlé d’un restaurant fort alléchant et j’aimerais y réserver une table pour y fêter en beauté l’anniversaire de Manu le lendemain. On trouve le restaurant, le Konoba Catovica Mlini.
Le cadre est enchanteur, ancien moulin, vaste parc, allée de bambous… la carte est effectivement fort attirante… mais les prix sont plus gros que mon porte-monnaie… mais c’est l’anniv de l’amoureux… je pourrais bien casser la tirelire… mais on est déjà très gâtés par le voyage chaque jour… mais quand même, avec cette somme on peut se nourrir 10 jours… je me fais des noeuds au cerveau la moitié de la nuit, errant entre culpabilité et envie…
Mercredi 11 avril Dubrovnik pour un anniversaire !
Au réveil, je me décide à parler vrai à Manu, à lui dire que j’aimerais l’inviter dans ce beau restaurant mais que le budget est conséquent. Quand je lui précise les prix, il m’ôte 10kg de chaque épaule en me disant que non franchement, ça ne lui fait pas envie, que son bonheur est déjà complet, que ce n’est pas pour nous, que c’est fou pour le Monténégro, qu’il le laisse volontiers à Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones qui ont investi près d’ici…
Mais alors, on fait quoi pour son anniversaire? La baie de Kotor nous déçoit un peu maintenant qu’on a quitté Kotor. On visite rapidement la vieille ville d’Herceg Novi à l’embouchure de la baie mais le coeur n’y est pas. Trop de bruit, trop de voitures et notre première amende de stationnement du voyage!
On tente de passer par la côte pour aller à Dubrovnik mais le poste frontière visé est fermé. Pas possible de prendre la petite route tranquille et isolée, obligé de prendre le gros axe comme tout le monde.

On se retrouve rapidement à Dubrovnik en Croatie. Je vous raconterai ça dans l’article sur la Croatie… Suspense!! Heureusement qu’on avait plein de câlins et de mots d’amour en stock pour Manu… Pour le cadeau , on a déterré du fond de la soute la boîte que des copains nous avaient préparée en cas de mal du pays. On se dit que maintenant on ne connaîtra jamais ce mal étrange (sauf Joseph qui parfois à le blues de la maison et de Minouchette notre chatte) alors on l’ouvre comme cadeau. On craignait des trucs qui nous rappellent les mauvais côtés de la France (genre racisme et beaufitude) pour reprendre goût au voyage mais non en fait on a droit à du chocolat, une fiole d’air d’Auvergne, une moustache tricolore, Un CD de musique auvergnate,… bref on a bien rigolé !
Merci les copains ! Et l’autre bon souvenir qui restera de cette soirée, c’est d’avoir regardé tous ensemble le très beau film Lalaland. Les garçons ont adoré cette comédie musicale. C’est chouette de partager avec eux le plaisir cinématographique!
Jeudi 12 avril retour à la nature montenégrine
On se réveille à Dubrovnik (je ne vous raconte toujours pas, ah ah, patience patience, l’article Croatie va finir par arriver) et on s’apprête à traverser un petit bout de Bosnie pour retourner explorer le centre du Monténégro. Hélas, au poste frontière d’Ivanica où on s’arrête, le douanier bosnien nous demande l’original de notre carte verte d’assurance. Elle est arrivée chez nous en janvier et notre amie Nadine nous la portera en mai en Croatie. Mais nous roulons sans l’original depuis janvier et avons simplement une impression couleur de la carte scannée. Ce qui n’a posé problème ni en Grèce, ni en Albanie, ni en Macédoine ni au Monténégro mais qui pose problème à ce douanier…. Il propose de faire venir quelqu’un qui pourrait nous vendre une assurance pour 40 euros. Mais bien sûr, non merci…. 
On opte pour un long détour et on se dit que quand on voudra aller en Bosnie pour de bon, on tentera notre chance à un autre poste frontière. Nous longeons à nouveau la baie de Kotor, à se demander si on va finir par quitter cet endroit un jour! 
Nous arrivons bien moulus en fin de journée au bord du lac Slano, près de Niksic. L’endroit est silencieux et vide, exactement ce qu’il nous fallait après l’expérience Dubrovnik! On se bichonne en savourant un verre de vin, un camembert et une baguette glanés à LIDL. Manu et Noé pêchent, Joseph et moi bouquinons au soleil face au lac, le pied! Il en faut peu pour être heureux!
Vendredi 13 avril le monastère d’Ostrog
La vue du matin est splendide: reflet des montagnes dans l’eau claire, couleurs pastel… Nous savourons cette quiétude et prenons tout notre temps pour écrire et buller.
Nous roulons ensuite direction le monastère d’Ostrog. La route s’élève vite au-dessus de la vallée de la Zeta et on comprend pourquoi nos copains Hugues, Emmanuelle et Mia qui voyagent en poids-lourd ont transpiré sur cette montée étroite avec des arches en pierre où ça a dû passer au centimètre près pour eux… On se gare près du monastère inférieur pour monter à pied comme les pèlerins. Le monastère est au-dessus de nous, encastré dans une falaise de 900m de hauteur. C’est le site le plus important du Monténégro pour les chrétiens orthodoxes. Le corps de Saint Basile y repose. Nous avons la chance d’arriver à l’heure de la messe du soir. Les chants envoûtants du pope sortent de la caverne. Les gens se recueillent dans un silence absolu. Nous admirons la vue sur la vallée dans cette ambiance méditative. 
Pour Joseph, c’est une occasion d’apprendre à ne pas se résigner, à dépasser ses peurs : il a oublié son bâton favori là où les croyants attendent pour la messe, on le motive pour qu’il aille le chercher (presque) seul, « c’est peut être un détail pour vous, mais pour lui ça veut dire beaucoup » . Il se fait déjà tard mais on se motive à rouler un peu pour équilibrer avec le lendemain. On repasse par la capitale, Podgorica, ce qui nous permet de traverser un quartier un brin plus réjouissant que ce que nous avions vu au premier passage. On longe ensuite la vallée de la Moraca jusqu’au monastère de la Moraca. On s’endort à sa porte, bercés par une source fraîche.
Samedi 14 avril un peu de polenta avec ta purée au fromage ?
Comme la nuit tombait à notre arrivée, on découvre le lieu ce matin. On déjeune au bord de l’eau. Deux moines chaleureux nous saluent. Nous visitons les deux églises du monastère et en admirons les fresques. Comme dans plein d’autres églises orthodoxes, l’enfer y est représenté. Ici des monstres marins à deux têtes dévorent les humains. Ce que nous apprécions le plus dans ce lieu, c’est la quiétude. Tout y est harmonieux, fleuri, calme, accueillant. Il y a des jouets d’enfants. Il est vrai que les prêtres orthodoxes, les popes, peuvent se marier. On rencontre un couple de français qui parcourt le Monténégro au pas de course, on a déjà oublié ce que c’est que d’avoir qu’une semaine ou deux de vacances. ..
Nous montons ensuite à Kolasin, principale station de montagne du Monténégro. Nous en apprécions l’ambiance alpine, les jolies maisons de bois… et ses spécialités culinaires: attablés au restaurant Vodenica, vieux moulin traditionnel, nous disparaissons sous un bol de kacamak (subtile purée de pommes de terre à la polenta beurrée au fromage) accompagnée de cicvara (polenta crémeuse), de porc au paprika et veau grillé.
Tant que mes yeux sont ouverts, je rapproche Slowpy du lac de Biograd et je motive les troupes en leur vendant une sieste digestive au bord de l’eau. Il y a juste 4km (en cote) de vélo entre nous et ce lac. Mi-assommés par la polenta, mes équipiers se laissent embobiner. Joseph a encore l’énergie de râler pendant cette petite balade. Il faut dire que ça grimpe sec et ma promesse de mega descente de fou au retour n’excite que moi…
Quand on arrive au lac, point de plage il n’y a… en revanche un sentier prometteur fait le tour du lac… et nous avons juste le temps de nous l’offrir avant la nuit… Aidée par les grenouilles et les tapis d’ail des ours qui divertissent les troupes, j’embarque mes chéris pour cette 2eme balade digestive…
Je suis trop contente de me balader dans le parc national de Biogradska Gora. Il y a de beaux pontons de bois, des fleurs, de l’eau verte, des panneaux pédagogiques intéressants… Et la redescente à fond la caisse réconcilie tout le monde avec le sport. 
On file au monastère de Dobrilovna pour la nuit. Hélas l’accueil y est franchement glacial. La religieuse nous tolère pour la nuit et basta.
Dimanche 15 avril le canyon de la Tara
Mes marmottes encore au lit, je démarre tôt pour quitter ce monastère hostile sans même l’avoir visité. On se trouve un chouette petit coin pour le petit-déjeuner un tout petit peu plus loin. Manu m’installe une salle de bain nature et je savoure une douche du matin. La pluie s’invite juste après.
Nous sommes à l’entrée du canyon de la Tara. La partie la plus encaissée, 200m de moins seulement que le grand canyon du Colorado à l’endroit le plus profond, ne se visite qu’en rafting, activité dite incontournable au Monténégro. Forcément, ça me fait envie… Mais la saison n’a pas démarré. Nous devrons nous contenter de la vue depuis le pont de Djurdjevica. L’histoire de ce pont nous touche profondément. Au tout début de la seconde guerre mondiale, l’ingénieur Lazar Jaukovic dirige la construction de ce pont aux arches hautes de 150m. C’était à l’époque le plus grand viaduc routier de béton en Europe. En mai 1942, la Résistance ordonne de faire sauter le pont pour contrer Italiens et Allemands. L’ingénieur lui-même doit poser la bombe pour détruire l’ouvrage qu’il a créé. Il a ensuite été fusillé par les Italiens. Le pont a été reconstruit en 1946.Aujourd’hui il est bordé d’impressionnantes tyroliennes. 
Nous continuons la route jusqu’au lac Noir près de Zabljak. Ici il faut payer pour accéder au lac. Pour nous Français, le concept de nature à péage est difficile à admettre tant nous sommes habitués à nos parcs naturels gratuits. Qu’importe, cette balade dans le parc national du Durmitor restera un très beau souvenir, surtout la traversée d’une cascade enneigée et les efforts de bûcheron-ingénieur de Manu pour nous construire un pont en troncs d’arbre.
Les paysages nous rappellent l’Auvergne, les grands espaces du Cézallier.
J’avais repéré une petite route de montagne pour filer en direction de la Bosnie mais celle-ci est barrée par un gros tas de neige. C’est encore l’hiver ici! Il va falloir faire un beau détour… Décidément, la Bosnie se fait désirer…
Nous nous endormons entourés de crocus, saoulés par l’air pur montagnard.
Lundi 16 avril Pause nature et feu de camp
Nous quittons les montagnes pour rejoindre le lac Krupacko près de Niksic. Finalement on aura fait une boucle au Monténégro. On est fatigués par les changements de temps brusques. On établi le bivouac au bout d’une route hasardeuse, sur un promontoire qui domine le lac.
La vue est magnifique mais pas les abords… Le coin semble prisé des amoureux si on en croit les déchets qui jonchent le sol… Mais comment peut on apprécier un lieu pour son romantisme et en même temps le souiller, lui faisant perdre le romantisme recherché ? ! Encore une fois on ramasse les déchets autour de nous pour vivre dans un endroit propre, libérer la nature et la remercier de nous accueillir. Je fais la sieste, les gars bouquinent, Manu pêche et on décide de rester poser là jusqu’au lendemain, pas l’énergie d’en faire plus aujourd’hui. Je vais me balader avec Noé. C’est agréable de prendre du temps en duo, de ne pas toujours être tous les quatre. On fait du feu et on cuisine des lentilles au mouton séché avec la marmite. Manu et moi imposons une fin de soirée en amoureux face aux flammes. Ça ressource de se retrouver et de papoter en tête à tête.
Mardi 17 avril bivouac en nid d’aigle
Toujours à un rythme de paresseux anémiques, nous roulons tout doux en direction de la Bosnie. Le temps est à nouveau pluvieux. Nous nous arrêtons sur une aire de pique-nique en nid d’aigle avec vue sur le barrage de Pluzine. Nous avons traversé des tunnels bien flippants pour arriver là avec des chutes de pierre jusqu’à l’intérieur… Je me couche avant les poules. On fait une cure de sommeil en ce moment…

Mercredi 18 avril Dovidenja le Monténégro, Dobar dan la Bosnie !
56 tunnels traversés (et zéro pierre sur le pare-brise, merci Sainte Chance!) et nous voilà enfin sur le point d’entrer Bosnie par le poste frontière de Scepan Polje. Va-t-on nous accepter cette fois-ci malgré notre absence d’original de carte verte d’assurance?? Suspense……

Véro (et un soupçon de Manu)
A paraître bientôt : La Bosnie
Voir toutes les photos du Montenegro
Découvrir le côté obscur du voyage
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Nous quittons l’axe principal pour suivre des indications menant à une réserve animalière à Kernajje. Nous n’avons jamais trouvé ce lieu mais cette petite route était un régal, enfin moins pour Slowpy qui a vu le rouge de très près. Même avec le chauffage et le ventilo à fond, il chauffe en montagne ! Arrêt pique-nique obligatoire ! Il fait un vent terrible alors on se réfugie derrière une petite colline.
Les enfants gambadent dans les bois et font la course dans les aiguilles de pin. Que c’est bon de retrouver la nature après une quinzaine de jours davantage en milieu urbain ou de plaine industrielle !
On continue la route jusqu’à Valbona en logeant la rivière du même nom, eau bleue qui se fracasse dans les rochers. Arrivés en haut, la pluie nous a rattrapés.
Pour le bivouac, on se cale près d’une rivière tout en restant prudents de peur que l’eau monte pendant la nuit. Temps idéal pour se faire un ciné en famille : on découvre ensemble la famille Adams et depuis leur humour noir et décalé est de tous les scénarios de jeu des garçons.
On s’endort heureux d’être tous les quatre… on a (encore!) failli perdre Noé aujourd’hui… on était sur un petit pont en bois au-dessus du torrent en crue… il manquait une latte de bois sur le pont… on avait chacun un garçon près de nous… j’avais dit de faire bien attention parce que ça glissait un peu… Manu a fait une photo… et a vu Noé disparaître à travers le pont… j’ai juste eu le temps de le rattraper par les épaules… Une autre famille était là 2 minutes avant nous… C’est allé tellement vite que ça parait encore irréel… il s’en est sorti juste avec deux tibias un peu mâchés…
Un coup d’oeil rapide à la carte et la croisière se transforme en rallye sur route de montagne ! Je suis verte… Bon, je retrouve vite le plaisir de zigzaguer entre trous et pierres… Enfin là c’est particulièrement rockn’roll.
La pluie des dernières 24h a poussé beaucoup de pierres sur la chaussée plus les coulées de boue et les zones où la route est carrément effondrée…
En deux heures, on avance de 40 km… On passe la nuit en bord de route à un endroit sans risque, face à une belle clairière et où on aura le soleil levant. Je suis moulue…
On gambade dans la belle clairière où même là, perdu en montagne, on trouve des anciens bunkers. On continue jusqu’à Puka, petite ville où l’on rencontre des américains venus pour deux ans en mission humanitaire. Ils vont enseigner l’anglais aux enfants de l’école. C’est une organisation autrichienne. Allemagne, Autriche et Italie sont très présentes dans les Balkans, que ce soit au niveau industriel, touristique ou humanitaire. La France semble faire partie des grands absents. C’est étonnant parce qu’il y a un potentiel énorme !

On rencontre deux hommes et un garçon qui ramènent leur troupeau de brebis et un cheval. Celui-ci semble sauvage et nous impressionne par sa fougue. On les suit et Noé fait connaissance avec Eno qui semble avoir le même âge que lui. Ces deux-là ne vont plus se quitter pendant 24 heures !
Ça m’épate de les voir se débrouiller avec quelques mots d’anglais et beaucoup de mimes. Joseph les rejoint dans leurs aventures et ils s’éclatent toute la soirée. Le papa d’Eno est le patron du bar et leur offre des boissons. On se fait une soirée marmite sur le feu, la première depuis de longues semaines ! C’est bon de passer la soirée dehors sans grelotter.

Le cadre est charmant : une table en bois massif sous les arbres, des petites terrasses, des fleurs, une cabane en bois pour les enfants, des bunkers remaquillés en coccinelle et même un tracteur qui balade les familles dans des wagons en tonneaux recyclés.
On fait confiance au serveur qui dans un anglais approximatif nous propose différents plats. Charcuteries, fromages, brochettes de géants, jus de grenade, sorbets… Les plats sont bien présentés et originaux. Le vin est bon. Le service n’est pas au top malheureusement : les plats arrivent trop vite ou décalés, ils ne surveillent pas si on a toujours à boire, c’est inadapté au standing du lieu. On aurait bien aimé aussi que le chef fasse un tour de salle pour rencontrer ses clients. L’art de la table est vraiment un patrimoine français spécifique ! On finit repus pour 24h….
On demande si on peut rester garés sur le parking pour la nuit parce qu’on ne se voit pas redémarrer. La réponse est chaleureuse et on nous propose même de venir prendre le petit-déjeuner le lendemain. Il ne nous reste plus qu’a savourer une exquise soirée au soleil couchant dans le domaine, à se balader et digérer. On est tout contents de ramasser des courges sèches qu’on pourra peindre et ressemer chez nous. La nuit va s’avérer hachée à la moulinette par le troupeau d’oies sous nos fenêtres. Elles ne dorment jamais toutes en même temps et cancanent sans cesse!!! On en a ri… en se jurant de ne pas renouveler l’expérience…


La visite de la ville ne nous émerveille pas plus que ça, bien que l’architecture soit intéressante. On fait dans le pratique : rafraichissement de ma coupe de cheveux pour moi, courses au marché : verres, rustines, graines,…
Il y a pas mal de vendeurs de poissons mais ça ne donne pas vraiment envie. Il y a un immense bazar friperie, j’aurais pu y passer des heures à dénicher des fringues sympas. Vu l’enthousiasme de mes troupes, je me suis limitée à un très chouette sarouel.
Pour une raison mystérieuse pour nous, Skoder a l’air d’être une plaque tournante importante pour les vêtements d’occasion. On a vu plein de gens transporter des ballots de vêtements et tissus.
Ce monastère est le dernier d’une quarantaine de monastère et églises commandités par l’empereur Milutin. Un guide salarié par l’Eglise orthodoxe nous fait visiter les lieux en y ajoutant une pincée pro-Serbe, c’est certainement le coût de la gratuité. Il fait référence à un militaire français et à l’organisation Solidarité Kosovo, après vérification cette organisation est proche de l’extrême droite en France.. . ambiance. .. Dans les rues alentours, on voit beaucoup de drapeaux albanais et les panneaux indicateurs dans les 2 langues sont souvent dégradés pour rayer l’une des 2 langues. Le Kosovo déroute entre ses mélanges de religions et de peuples et on ne sait jamais où on met les pieds !
On sort se balader dans le parc un long moment. Il y a ici une quinzaine d’ours qui ont été adoptés en 2013 quand une loi est venue interdire la détention privée des ours. Jusque là, les ours étaient des attractions de bord de route de restaurateurs pour le moins insensibles à la cause animale. 

On se retrouve alors embarqués dans un quartier où la largeur des rues diminue au fur et à mesure qu’on avance… jusqu’au moment où on est coincés pour de bon entre un toit trop bas et une voiture mal garée. Glups. On est plantés là à chercher une issue favorable quand apparaît un sauveur. Il propose de prendre le volant. Je lui cède, un brin piquée dans mon orgueil de conductrice sans frontière je l’avoue. Il assure et fait dégager quelques voitures pour un demi tout salvateur, on le remercie avec une bière. On quitte la souricière et on se pose près d’une station-service. Pour l’ambiance bucolique, on repassera, en plus il y a un cadavre de chien à côté.. .
Allez, on va se dégourdir les jambes. On aurait aimé visiter cette capitale avec quelqu’un qui nous éclaire sur la situation politique du Kosovo. La KFOR, force armée de l’OTAN est omniprésente. Devant le Parlement, il y a des affiches avec les photos des Kosovars disparus dans la guerre du Kosovo et demandant à la Serbie de rouvrir les dossiers.
En Serbie à Belgrade, nous avions vu l’autre côté du miroir, avec les Serbes demandant justice aux Kosovars pour les disparus. Dossier délicat et impression de marcher sur des oeufs.
Ce pont avait été détruit pendant la guerre. On remarque côté serbe un fort nationalisme: drapeaux serbes et russes, prix en dinar serbe et écriture cyrillique. Pour eux le Kosovo n’existe pas et ils voudraient bien au moins récupérer le Nord.
Vous allez finir par croire qu’on fait un tour d’Europe des lieux saints!! Non, plus prosaïquement, ce sont tout simplement des lieux où il y a généralement un parking et souvent de l’eau, un spot à bivouac quoi. La nuit tombe et les rues de plus en plus étroites nous titillent, l’histoire se répète. Je passe sur une coulée de boue, déterminée à poser nos roues à l’église Saint Dimitri. Ouf, ça y est, on est arrivés avec un panorama de luxe en prime !
De là, on voit et on entend les sirènes et gyrophares près du pont. On aimerait tant savoir et comprendre ce qui se passe! Bon, on se sent en sécurité ici, c’est l’essentiel. A 22h, la Police vient contrôler nos papiers. Ils sont un peu perplexes de nous trouver là et nous demandent si on est bien des touristes. Ils nous disent que c’est ok de rester là. Quand on les questionne sur ce qui se passe, ils répondent
La route est de plus en plus étroite, si si, et se transforme en piste, si si, boueuse, eh oui, avec des trous, bien sûr… La cascade déverse des tonnes d’eau, c’est impressionnant ! Un des propriétaires des 2 bars au pied des chutes arrive et nous explique qu’il y a une série de 7 chutes et que c’est magnifique mais à cette saison il y a trop d’eau , elle est marron et le chemin est sous l’eau…
On choisit de ne pas rester dans ce trou et de remonter la piste dès maintenant. Si bien qu’on arrive pour la nuit à Peja, petite ville aux portes du canyon de Rugova. Et pour une fois, on paie 1,60€ pour se garer, pas envie de tourner dans tous les sens pour finir encore coincés, mon énergie de pilote est bien entamée …
L’air est frais, les montagnes se dressent majestueusement autour de nous. On découvre un étonnant vestige d’architecture communiste, un énorme immeuble qui fût une banque.
Il y a aussi un très beau bazar où de jolies maisonnettes en bois s’alignent. On trouve un petit marché où l’on achète de la crème. Les fermiers la préparent et la vendent dans des barattes en bois. On achète aussi des suxhuk, saucisses de veau épicées et des légumes.
Je monte à pied avec Joseph tout en haut du domaine pour une descente gigantesque. C’est génial de partager ça, de s’entraider et se motiver pour finir par glisser en criant et riant. Noé se lance dans une descente plus courte mais tête la première assez radicale et qui par chance finit bien. Il a une aisance
Notre présence ne semble pas leur poser de problème. Plusieurs véhicules blindés sont déjà passés près de nous dans leurs rondes de surveillance quand nous nous endormons.
La vie réserve des surprises : nous avons visité le 
Il nous préviens que la cuisine est simple en raison du carême mais nous on l’a trouve fine, copieuse bref on se régale ! Il nous invite à participer à une cérémonie le soir, du coup on change nos plans, on retourne à Peja pour visiter un autre monastère orthodoxe.
Il est certe joli mais l’accueil est moins chaleureux. On revient à Decani à l’heure pour la cérémonie. Malgré le fait que nous ne soyons pas orthodoxes nous nous sentons accueillis. C’est une cérémonie où ils procèdent à l’ouverture du sarcophage du roi Stefan pour entretenir la momie du roi et bénir les fidèles avec une onction préparée avec la momie du roi. Cette momie se serait réalisée seule, sans l’intervention humaine, miraculeusement. Nous sommes invités à être ainsi bénis et nous acceptons volontiers, non pas que nous croyons à ce miracle mais nous croyons à l’intention positive et bienveillante de la bénédiction des moines. La bienveillance est toujours un cadeau précieux à recevoir. Lors de cette soirée nous rencontrons une famille d’allemands qui nous avait laissé un petit mot d’invitation sur notre pare-brise au monastère de Peja. Le monastère de Decani est vraiment un lieu magnétique dont nous ne voulions plus partir.
Sur la route nous voyons beaucoup de monuments à la gloire de soldats de l’UCK tombés lors de la guerre d’indépendance, le drapeau albanais est beaucoup plus utilisé que le drapeau kosovare. 
La visite est un peu sommaire, comme la dégustation… On a la désagréable surprise de voir à la fin que la visite et la dégustation sont payantes, du coup on ne prend pas beaucoup de vin. Celui de la dégustation n’est pas fameux, on prend celui qui nous intéresse : le Vranac, cépage des balkans, déjà apprécié en Macédoine. Sur le chemin du retour on s’arrête à une autre cave, plus « américanisée » et pour cause elle appartient à un américain d’origine kosovare. Cette fois pas de visite ni dégustation on achète à l’aveugle, Vranac toujours.
Nous avons ensuite choisi d’aller respirer et méditer tout ça en haut de la forteresse de la ville. C’est une belle balade à travers les rues bordées de maisons à encorbellement de bois. Nous avons reçu comme un cadeau le magnifique coucher de soleil sur la ville, avec l’appel à la prière de 18h émanant des 35 minarets de la ville.
En redescendant nous avons fait une halte sous les fenêtres de l’école de musique où les élèves donnaient un concert. .. Puis nous avons retraversé les rues piétonnes très animées du centre-ville, en bordure de la rivière Bistrica. Pour marquer notre dernière soirée au Kosovo, nous avons savouré un bon dîner au restaurant Marashi. Fauteuils confortables, belle table, service attentionné, viande grillée sur la pierre, fromages et charcuteries… Décidément, dans les Balkans, la viande est reine!