Février 2018 en Grèce : De Sparte aux Météores en passant par Patras et Leucade

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9 Avr

Février 2018 en Grèce : De Sparte aux Météores en passant par Patras et Leucade

Février en Grèce : De Sparte aux Météores en passant par Patras et Leucade

Le mois où on a touché le point le plus au sud de notre voyage !

grèce

Nous nous sommes réveillés le 1er février sur la belle plage près de Neapoli que nous squattions depuis déjà deux jours. Après une ultime baignade et une mémorable séance de gym aquatique à  base de course, cris sauvages, pompes et natation, nous avons joyeusement repris la route direction Sparte où nous espérions trouver du gaz.

Le casse tête du gaz

Oui, on avait vu un peu léger en partant pour 1 an avec une seule bouteille de gaz même s’il ne nous sert qu’à cuisiner… Des adaptateurs ? Le truc que tous les voyageurs emportent ? Ah, non plus… même pas stressés, on peut faire du feu et on a un mini réchaud de camping… oups la bouteille de gaz est presque vide aussi… On nous dit qu’on va pouvoir remplir la bouteille avec du GPL, cool.

Sauf qu’une dizaine de stations-service plus tard, on est toujours bredouille, les embouts ne s’assemblent pas… Le lendemain, on va de commerces en commerces mais rien à faire, ça ne veut pas. On essaie même les plombiers… On finit par lâcher prise et on part visiter le musée de l’olive à Sparte. En plus les copains du Cargot Voyageur arrivent pour récupérer leur camion qui était en réparation depuis une bonne semaine. Copains de galère, unissons-nous !

On se fait un super resto tous ensemble parce qu’après nos chemins ne se recroiseront plus avant la France: tsipouradiko (saucisse à l’orange), porc au fromage fumé, patates au citron, salade grecque, purée de fèves, beignets de courge, feta au miel et tsipouro… En sortant, Mika propose d’essayer un adaptateur qu’il a en soute. Miracle, ça nous permet de raccorder une bouteille grecque à notre lyre française !! Nos sauveurs !! On achète donc une bouteille grecque… Après un ultime petit-déjeuner de crêpes le lendemain face aux montagnes enneigées, nos routes se séparent.

Mistra

Nous partons visiter Mistra avec le pique-nique.

C’est une colline qui domine la plaine de Sparte et qui a commencé à être construite au XIII eme siècle par Guillaume de Villehardouin. Au plus fort de son développement, cette ville a compté jusqu’à 20 000 habitants et fut un haut lieu des arts, des lettres et de la philosophie jusqu’à ce que les Turcs s’en emparent au XVI eme siècle, puis les Venitiens puis les Turcs à nouveau, suivis des Russes puis des Albanais.

Bref, aujourd’hui c’est un ensemble de ruines plein de charme avec des églises étonnamment bien conservées.

Le Magne

Nous terminons la journée à Gythion, porte d’entrée du Magne. Nous collons Slowpy à une petite chapelle pour nous abriter du vent, tempête et orage sont annoncés. Je file marcher une bonne heure avant la pluie et découvre une première tour carrée caractéristique du Magne.
Ici, les maisons ont des allures de forteresse avec leurs tours carrées massives. Même les constructions récentes sont bâties comme ça avec un aspect rempart mi écroulé en haut pour faire ancien.


Le lendemain, après une nuit bien moins horrible que prévu, nous entamons le tour de la péninsule du Magne. Nous longeons une longue plage où il devrait y avoir une association de protection des tortues marines carreta carreta. Depuis qu’on en a découvertes deux mortes sur la plage d’Alexandropoli, nous aimerions mieux les connaître. Hélas, à cette saison, il n’y a personne pour nous informer. Nous nous retrouvons sur une piste longeant la plage et frôlons l’ensablement… et le pire c’est que nous devons repasser par le même chemin après avoir échoué dans un cul de sac. Ça s’appelle jouer avec le feu… Je prends de l’élan et croise les doigts pour ne pas rester coincée. On sent bien le poids de nos 3,5 tonnes… ouf, ça passe !


Nous passons la journée à rouler de villages en villages où l’on se balade entre deux averses. L’ambiance est à la désolation : une longue partie de la côte a été ravagée par des incendies et les villages sont quasiment vides d’habitants. Le Magne vit au rythme des touristes estivaux.

Nous avons cependant bien apprécié Lagia, petit village où l’on s’est baladés entre les murets de pierre, découverts de savants réseaux d’eau et réservoirs anciens.

Nous nous arrêtons pour la nuit à Porto Kaggio, bien à l’abri du vent. Un couple d’allemands est déjà là, Manu échange quelques mots avec eux. Voyant notre message peint sur Slowpy, ils proposent leur douche, Manu n’ose pas… Pas facile d’avoir tout le temps la « oui attitude » !

Petite balade du soir tous les quatre au soleil couchant. Le lendemain matin, un boulanger passe par là. Sa visite est comme un cadeau après la journée sans présence humaine d’hier. Joseph trouve même dans sa camionnette la pizza dont il avait envie depuis une éternité ! Puis on toque à notre porte. C’est Jean-Paul, un adorable papi qui voyage dans un van Wolkswagen sans âge. Son histoire me touche. Il a pris la route après le décès de sa femme en tout début de retraite. Il improvise un cours de géométrie pour les garçons avec des cadres en bois mobiles. J’adore sa voix qui rappelle Albert Jacquart et ses yeux pétillants. Ouahou, ce lundi 5 février commence bien !

Cette journée va s’avérer délicieuse jusqu’au bout : nous allons au Cap Ténaro, le point le plus au Sud de notre voyage qui est aussi une des entrées des enfers dans la mythologie grecque. Il fait chaud, le ciel est bleu, le vent s’est enfin calmé. Nous savourons un goûter au phare et nous livrons à nos plaisirs simples : étirements, yoga, QiGong, sieste de lézard. Encore un endroit dont on n’a pas envie de partir. Voilà qu’on rêve à voix haute de nos projets futurs. On se sent connectés, heureux. Clic clac, souvenir assuré 😉 Nous terminons la journée dans une petite crique où les trois gars se douchent tiède grâce à notre douche solaire.
Le lendemain, le vent et la grisaille sont de retour. On se réfugie dans la grotte de Dirou, réputée pour ses stalactites et stalagmites. La visite se fait en barque et c’est effectivement très beau… surtout si on fait abstraction des nombreuses concrétions massacrées à coups de rame et de marteau pour fabriquer l’itinéraire… ça fait mal au coeur… On se console en se disant que le parcours ne représente qu’un dixième de la totalité de la grotte… et on croise les doigts pour que le reste soit davantage préservé… On finit la journée sous la couette pour un ciné en famille. On a choisi les Tuche. A l’unanimité, on a adopté cette famille du Nord qui gagne au loto. Les personnages sont caricaturaux mais vraiment attachants et les messages sont positifs et plein d’amour. On a bien ri !! Manu fait des recherches sur les communautés intentionnelles : des gens qui choisissent de vivre à plusieurs avec des valeurs communes. On ira en visiter une en Slovénie. On réfléchit à continuer à vivre à plusieurs à notre adresse. C’est ce qui nous est arrivé un peu par hasard ces deux dernières années et c’est top !

 

La fête de la viande à Kalamata

Le lendemain, on débarque pleinement confiants à Kalamata pour réparer notre chauffage. Ça fait deux semaines qu’on nous dit que là bas, on trouvera un réparateur! Les enfants chantent d’ailleurs qu’ « à Kalamata y a tout ce qui fa » On tombe sur un garagiste adorable qui prend vraiment la peine de regarder. Il essaie de nettoyer les tuyaux, vérifie l’électricité… mais non, rien à faire, ça ne marche pas… Peut être à Patras… Mais oui, c’est ça… On en a ras le bol d’être baladés de garage en garage, de ville en ville… On se console en profitant de la fête de Tsiknopempti ou jeudi de la viande ou jour de la fumée. Les orthodoxes entament le dernier weekend où ils peuvent manger de la viande avant le carême. Il y a des barbecues partout dans la rue. Au marché, les commerçants offrent des brochettes, les souvlakis. Une mamie nous prend sous son aile et veut absolument qu’on soit servis en premier. Elle essaye même de piquer des brochettes pour nous directement sur le barbecue. Elle nous parle en grec, elle est à fond, trop mimi ! On se balade dans les rues ensoleillées. Il y a un concert sur la place de la vieille ville. Les gens dansent à tour de rôle, comme une déclaration avec le corps, c’est original et ça donne envie de se lancer ! Avec Noé, on s’amuse comme des petits fous dans un magasin qui vend des tonnes de déguisements. Le carnaval a l’air d’être une institution importante en Grèce. On sort tous les quatre en soirée avec l’idée de profiter de la fête mais on dirait que c’est fini. On craque pour des grosses glaces trop bonnes.

 

La Messenie

Nous poursuivons la route direction Koroni. Avec la pluie, la forteresse a des airs d’Irlande. On en profite pour écrire, lire, avancer dans les leçons, cuire un cookie géant à la poêle… Je me lance dans la couture pour fabriquer deux doudous vaudous avec des vieux chaussons. Je suis assez fière du résultat (pour le moindre point de couture habituellement, j’appelle ma mamounette) et ils sont tout de suite adoptés par les garçons qui les intègrent illico dans leurs scénarios fantastiques.
Puis nous redémarrons pour rejoindre le lagon de Voïdokila. Son accès est rendu compliqué par un ruisseau en crue. Il y a de l’eau partout. Qu’a cela ne tienne : je traverse en tong et petite culotte. Le lagon est d’une beauté renversante et voilà que Joseph surgit au détour d’une dune. Mon coeur de maman irradie, il m’a suivie dans ma petite folie et a aussi traversé le ruisseau en slip ! On court comme des fous en criant, le sable nous fouette dans le vent. On se réfugie pour la nuit loin de l’eau et près d’une petite chapelle a l’abri du vent. Ça souffle toute la nuit et il pleut par seau d’eau toutes les 5mn. On croise les doigts pour qu’il n’y ait pas d’infiltrations… Le lendemain, nous avons rendez-vous vous avec une famille de Québécois. C’est leur locataire qui nous a découverts sur Internet et qui leur a conseillé de nous contacter ! On passe un très bon moment avec eux. On a de nombreux centres d’intérêt communs. Ils donnent envie d’aller voir de plus près leur beau pays ! Le lundi 12, la météo est enfin propice à une longue balade. A 9h15 on est tous dehors sac au dos pour explorer le lagon et la forteresse, oh yeah ! Nous cheminons dans les dunes entre le lagon et les marais. Dès que la température monte un peu, les moustiques viennent se taper un petit-déjeuner cinq étoiles sur mon épiderme savoureux. Je remets vite fait bien fait un pull… Puis nous grimpons jusqu’à une forteresse en ruine qui offre une vue panoramique à couper le souffle. On est bien là haut, c’est très photogénique. On redescend par le même chemin et découvrons de magnifiques crocus où les abeilles viennent se ravitailler. Puis nous arrivons au marais sur la pointe des pieds et approchons de près une colonie de flamands roses. Noé est tout ému. En été, toute cette zone est couverte de voitures alors que c’est une réserve naturelle sensible. Nos parcs nationaux et régionaux français sont un vrai trésor. En six mois de voyage, nous n’en avons visité aucun où la nature est vraiment protégée. Nous terminons la journée sur une autre plage magnifique, une zone où les tortues viennent pondre au printemps, ce qui n’empêche pas les gens d’y rouler et d’y jeter leurs ordures…

 

Olympie, la mythique  !

Le 13 février, nous arrivons à Olympie. Un énorme camion aménagé y est déjà posé. C’est la maison d’Amandine, Nicolas, Liam et Keren. Ils passent l’hiver au chaud avant de retourner travailler en France. C’est un plaisir d’échanger avec eux. Ils sont courageux, leurs petits sont encore tout petits, vous savez, ces années où on dort peu et où on vit au rythme des siestes… Les sourires de bébé Keren aux yeux bleus font tout oublier !!! Le lendemain, nous visitons le site. Au musée, Joseph et Noé repèrent avant nous les bas-reliefs racontant les 12 travaux d’Hercule. On ne les arrête plus ! Au stade, on entre par la porte des athlètes (mythique !) et on pique le sprint traditionnel. Ça devait être une ambiance de dingue quand le stade était rempli de 45 000 spectateurs ! Le soir même, nous avons rendez-vous avec d’autres « camionneurs » , Hugues, Emmanuelle et Mia et proposons à Amandine et Nicolas de nous suivre. Nous voilà donc garés entre deux poids lourds. Slowpy parait tout rikiki. Le courant passe bien avec Hugues et Emmanuelle. Hugues est un touche à tout épris de liberté. J’adore sa joie de vivre et ses baskets de toutes les couleurs. Emmanuelle est toute en douceur. J’aime bien parler avec eux. Le courant passe bien entre Mia et Noé qui zizaguent entre les flaques d’eau en trottinette. Joseph, lui, profite que tout le monde soit bien occupé pour lire à volonté. Il a aussi adoré jouer au foot avec Nicolas. Le soir, Amandine et Nicolas nous accueillent tous dans leur home sweet home. Leur intérieur de camion tout en bois est magnifique. La vie de ces deux familles de nomades sans école ni maison ni job régulier nous fait réfléchir sur la liberté, nos croyances et nos valeurs morales. Le lendemain matin, il pleut encore mais on se rend visite les uns les autres, on s’échange des livres et des chaussures, c’est joyeux ,)

 

Patras, une expérience carnavalesque !

Nous reprenons la route direction Patras où le Carnaval va se tenir. Surprise, nous y retrouvons le Cargot voyageur que nous ne devions plus revoir avant la France. Ils sont allés jusqu’à Tirana en Albanie où ils sont tombés en panne de boîte de vitesse. Ils ont fini par en trouver une sur Internet mais ont dû revenir en Grèce pour la récupérer… Tous ensemble, on va se choisir des costumes. C’est comme ça que Mika nous accueille dans le hall de leur hôtel 4 étoiles payé par leur assurance, déguisé en cro-magnon !!! On profite à fond de la douche chaude de leur chambre et sortons déambuler dans les rues animées. Pendant 3 jours, c’est la fête jusqu’à 7h du matin ! On est plus sages que ça mais c’est vrai qu’on aurait bien aimé traîner plus entre adultes. On se fait le dernier des derniers restos avec les copains. Vous savez, on ne les reverra qu’en France… enfin normalement… On se balade jusqu’à la forteresse de Patras d’où la vue à 360 degrés est magnifique: mer et montagnes enneigées en un regard! Le samedi soir, on découvre une longue parade couverte de décibels qui font vibrer nos entrailles. Dans les rues noires de monde, il y a des vendeurs de sifflets, de déguisements et de brochettes. On s’endort moulus ! Mais à 4h du matin, je me réveille en sursaut. On dirait que quelqu’un a frappé à la porte. Je me lève sur la pointe des pieds et jette un oeil dehors en soulevant discrètement un coin de rideau. Je ne vois rien. J’ai dû rêver. Mais 2 minutes plus tard, j’entends un franc craquement vers la porte. « Manu ! Y a quelqu’un ! » Il saute du lit à la vitesse de l’éclair. Ça a suffit pour faire fuir l’indélicat visiteur. Le lendemain, on voit que quelqu’un a effectivement glissé un outil pour forcer la serrure. Glups, on préfère changer de bivouac ! On rejoint un groupe de camping-caristes grecs. Ils nous accueillent chaleureusement et nous rassurent. Ce coin est mieux surveillé. L’arrivée d’une autre famille de Français nous change les idées. Cette fois-ci c’est Camille et Manou avec leurs garçons Faustin et Louison qui viennent nous rencontrer. Le courant passe tout de suite. On part ensemble profiter de la Grande Parade avec les chars et les groupes costumés. Pendant 3 heures, on regarde ce défilé de créativité, de couleurs, d’euphorie et d’exubérance avec un soupçon de revendications sur fond de crise. Je crois que ce sont nos oreilles qui crient grâce en premier. Les enceintes surdimensionnées hurlent une soupe techno qui finit par tâcher les tympans… On file se ressourcer en bord de mer à notre bivouac, autour d’une casserole de pâtes et des souvlakis achetés dans la rue. Les garçons ont encore l’énergie de s’inventer plein d’histoires ! On redémarre pour assister au feu d’artifice final sur le port. Je crois qu’on pourrait encore papoter pendant des heures mais la fatigue et le froid ont le dessus. Le lendemain matin, les copains repartent. C’est la fête de kathara deftera… Comme les grecs, nous sortons les cerfs-volants mais il manque l’ingrédient principal : le vent… On se sent un peu perdus comme un lendemain de fête. La fête est finie, chacun est reparti de son côté, nos organismes ont du mal à se raccrocher à un espace temps quelconque. On trouve l’énergie de faire du repérage pour le lendemain : laverie et garage pour le chauffage trouvés. On finit la journée devant une assiette de calamars, spécialité de ce jour férié. J’appelle mon amie Nadège comme je serais passée la voir, ça fait plaisir de l’entendre. Dodo!
Mardi 20 février, sur la route pour le garage, Manu fait une dernière tentative de réparation sur le chauffage et au moment où le garagiste grimpe dans Slowpy, le chauffage se remet à fonctionner !!! Manu a simplement dévissé et revissé un dernier tuyau. Est-ce que les vibrations l’avaient desserré ou y avait-il une bulle d’air ??? Nous n’en saurons jamais rien mais toujours est il que ça fonctionne. On a même du mal à y croire vu que ça fait pratiquement un mois que nous en étions privés. Heureusement qu’il a fait chaud et beau pendant presque toute cette période. Nous voilà rassurés, nous pouvons quitter le Péloponnèse et remonter vers le Nord sans crainte du froid. Comme c’est jour de chance, je récupère dans une laverie nos 10kg de linge tout lavé séché plié en 2h pour 10 euros. Magie!!!
Nous quittons Patras et le Sud de la Grèce en ferry, direction Rio… à 10mn ! Souvent, quand nous quittons un lieu auquel nous nous sommes attachés, le temps change et la pluie arrive comme pour que nous ayons moins de regret à redémarrer. Donc il pleut en ce 20 février 😉

La belle Leucade

Nous arrivons en fin d’après midi à Messolonghi où nous investissons dans une paire de botte en caoutchouc chacun Manu et moi. Vu la météo de la semaine et l’odeur qui se dégage de nos baskets mouillées qui ne sèchent jamais vraiment, ça devient vital…
Le lendemain matin, nous partons explorer autour de notre bivouac dans la tempête. Ici les maisons sont bâties sur pilotis et il y a des marais salants. On découvre une ancienne saline totalement dévorée par la rouille. Manu improvise une leçon en plein air sur la rouille ! Je me dis que nos deux oiseaux ont de la chance d’apprendre comme ça!
Le jeudi 22, nous rejoignons la presqu’île de Leucade. Manu s’achète un peu de matériel de pêche et les garçons se choisissent chacun un couteau.
Nous allons tout au Sud par des routes étroites et sinueuses avec des panoramas à couper le souffle. Nous sommes émus par la beauté parfaite de la plage de Kastsiki: falaises calcaires et eau bleu lagon. C’est le genre de moments où on savoure notre chance d’être là. En été, ce lieu doit être noir de monde vu la taille des parkings. En revanche, nous n’aurons pas l’opportunité de goûter au miel de la région, toutes les petites échoppes de bord de route sont fermées.
Nous nous endormons tout au bout de Leucade, au Cap Lefkadas, près du phare.
Le lendemain matin, Manu s’offre une douche tiède face à la mer. Pas mal comme salle de bain XXL!
Nous avançons ensuite jusqu’à Vassiliki pour une belle randonnée jusqu’à la plage d’Aghiofili: une crique sauvage de sable blanc et eau turquoise. Je ne résiste pas à la baignade. Je me sens comme une sirène dans cette eau incroyable.
Le soir, nous sommes de retour à Leucade. Manu et Noé partent à la pêche tester le nouveau matériel. J’en profite pour rester un long moment sur Messenger avec Nadine, l’amie qui habite chez nous. Et Joseph lit, bien sûr! Mais 3h plus tard, mes deux pêcheurs ne sont toujours pas de retour. Habituellement, ils ne partent guère qu’une heure. L’inquiétude monte… je vais faire un tour pour les chercher mais je ne sais pas dans quelle direction ils sont partis et Manu est parti sans téléphone ni papier ni argent… Il y a des Suédois près de nous. Je leur explique la situation et repart pour une 2eme recherche en sachant que Joseph est gardé. Et là je retrouve Noé et Manu, ouf !!! Ils n’ont pas vu l’heure passer enfin si un peu mais c’était trop bien pour Noé, il a pêché trois bars ! Je suis grognon, avec Joseph on s’est vraiment inquiétés et l’épisode bulgare nous a déjà suffisamment marqués…
Le samedi 24 nous quittons Leucade avec une bonne réserve d’oranges et citrons direction Ioannina au Nord. Le temps est à nouveau à la pluie. On fait une pause en route au bord du lac Ziros le temps d’une éclaircie. Les gars retentent leur chance à la pêche pendant que je fais le tour du lac à pied. Je tombe nez à nez avec deux écureuils. On se regarde yeux dans les yeux un long moment, j’en suis toute émue.

 

Les Météores

Nous arrivons pour la nuit à Ioannina et allons dîner en ville. Nos copains nous ont recommandé d’énormes et savoureux gyros. On ressort calés pour un moment ! D’ailleurs, depuis, je crois que nous n’avons pas remangé de viande (deux semaines). On visitera la ville dans quelques jours, on veut d’abord filer vers les Météores avant la neige. On fait le plein d’eau et de nourriture. Ça me rassure au cas où nous serions coincés en route par le froid.
J’ai eu le nez fin parce que le lundi 26 nous nous réveillons face au Grand Météore avec 15cm de neige tout autour de nous ! C’est magique! Quel cadeau de découvrir les Météores comme ça ! Je saute dans mes bottes pour aller aider un monsieur qui s’est coincé en voulant faire demi-tour. Le chasse-neige passe ensuite mais ne déneige que la route et pas la zone de demi-tour. Manu panique un peu pour la suite des événements. J’essaie de le rassurer en lui montrant que la situation est parfaite : paysage grandiose, chauffage, nourriture, eau. Nous ne manquons de rien et pouvons patienter sur place plusieurs jours en attendant que ça fonde. Nous allons visiter à pied le monastère de Varlaam. Les garçons sont heureux comme tout de faire d’énormes boules de neige et de sauter partout. La tisane chaude dans notre doux foyer au retour est la meilleure du monde. Le lendemain, le soleil est de retour et la route déjà parfaitement dégagée. Nous allons visiter Aghios Stephanos et Aghia Triada. Puis nous roulons jusqu’à Vlachava pour voir les Météores d’en haut. Ce phénomène géologique est vraiment étonnant. Nous terminons la journée à Kalambaka et savourons quelques pâtisseries. On recherchait des souzoukis, des fils de noix trempés dans une sorte de mélasse, une spécialité locale mais nous n’en avons pas trouvé. Le succulent gâteau imbibé de sirop à l’orange nous a bien consolés…
Nous plantons le bivouac à Trikali face aux Météores.
Le mercredi 27, nous partons sac au dos pour une randonnée qui va nous permettre de visiter Aghios Nikolaos et passer entre Varlaam et le Grand Météore. Le temps est idéal, les enfants gambadent, on fait de belles photos, tout est parfait. Journée de rêve. Les Météores dégagent vraiment une énergie particulière propice à la méditation, on comprend les moines venus là, s’installer dans des grottes pour vivre intensément leur spiritualité.
Le jeudi 28, nous visitons les deux derniers monastères que nous n’avons pas encore vu : le Grand Météore et Roussanou. Puis nous rentrons à Ioannina. Nous trouvons des souzoukis en bord de route!
Objectif de fin de semaine : terminer tous nos articles sur la Grèce et notre fameux bilan des 6 mois. Il fait un temps lamentable. On ne met pas le nez dehors pendant presque deux jours. Des crocs me poussent, je vais bientôt mordre… J’accepte que c’est une bonne idée de terminer nos écrits mais rester enfermée est un supplice pour moi. Je m’octroie des pauses téléphone. Ben oui quoi, après on sera hors UE alors c’est le moment de faire le plein de papoti téléphoniques avec les copines. Ah ouf, dimanche il fait soleil et Manu accepte une pause : on va se balader dans la ville !


Nous voilà arrivés au 5 mars. Bye bye la Grèce! Et merci pour tes plages somptueuses, tes bons petits plats, tes belles routes, ton patrimoine extraordinaire, ta diversité…

 

Véro (et un soupçon de Manu)

La suite : L’Albanie du sud

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